A quelques kilomètres de distance, dans un quartier périphérique, un jeune collégien sans histoires nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une vision d'horreur: sa mère, Nadia, gît sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié, les dents fracassées. Elle est morte, les mouches sont déjà là. Profondément choqué par ce spectacle, l'adolescent - qui n'a jamais connu son père et vivait avec sa mère qu'il adorait - tente de mettre fin à ses jours avec des somnifères. Il est sauvé in extremis mais la vie qui s'ouvre maintenant devant lui ressemble à un puits sans fond.
Commence pour lui un parcours de la douleur dont la première étape est le placement en foyer. Là, il est confronté à la triste routine de ce lieu sans âme, à la bonne volonté indifférente des éducateurs et à la violence de ses condisciples d'infortune. Par comparaison, lorsque Victor arrive dans sa famille d'accueil, il trouve, chez ce couple de gens simples habitant la campagne bordelaise, une forme de chaleur humaine. Il noue bientôt des liens avec Marilou, la fille de la maison, et avec Julien, un môme chétif à lunettes qui a été placé lui aussi. La vie pourrait s'écouler ainsi pour Victor, entre les virées à vélo et les moments de cafard où il serre dans ses bras l'urne contenant les cendres de sa mère. Jusqu'au jour où il aperçoit une voiture en stationnement près de la maison . A bord, un homme qu'il connaît: Eric était le mauvais génie de sa mère. Cet homme est dangereux.
Pendant ce temps, Pierre Vilar enquête sur la mort de Nadia, tout en poursuivant le fantôme de son fils. Il se rend compte qu'il a mis les pieds dans une affaire de grande ampleur quand il commence à être harcelé au téléphone, suivi dans la rue par un homme qui le nargue, un homme qui lui a sans doute envoyé cette terrible photo de son fils en train de se faire violer, un ennemi insaisissable qui est peut-être le « mauvais génie » de Nadia...
Éditions RIVAGES
Grand Prix de littérature policière (2009)
Grand Prix du Roman noir français - Beaune (2010)