Gianni, Nicola et Antonio deviennent amis à la guerre, mais de retour dans la vie quotidienne, leur amitié survit difficilement aux écueils de leurs trois existences qui se séparent. Chacun poursuit sa route tranquillement, mais une femme, Luciana, va se trouver sur leur chemin. Au fil du temps, les rencontres hasardeuses les amènent à faire un bilan sur leurs choix, leurs rêves, leurs désirs.
Ce classique du cinéma italien m’a fortement décontenancée, car je m’en étais fait une image totalement différente de ce qu’il est en réalité ; je m’imaginais un film au mieux très romantique (ou plutôt qui explorerait profondément les sentiments liant un groupe d’amis/amants), au pire un film à la Sautet, avec des personnages qui parlent, parlent, mais qu’on arrive à cerner, à aimer.
Ici j’ai vraiment eu du mal à accrocher à la forme du film, qui est pourtant intéressante (et qui varie, selon l’époque diégétique) mais qui est, je trouve, très particulière. La post-synchro est, à l’image des films italiens de toute une période, terrible ; la musique est atrocement vieillie ; quant aux relations entre les personnages, elle ne se dégage que parmi un certain fouillis.
Il y a pourtant plus d’un intérêt dans ce film : tout ce qui concerne l’Histoire, traversée par les trois amis, la politique, leurs idéaux ; et aussi tout le rapport avec le cinéma. En effet, le film est dédié à De Sica, mort en 1974, date de sortie du film ; le personnage de Nicola s’enflamme sur Le Voleur de Bicyclette ; on traverse le tournage de La Dolce Vita, rencontrant Fellini et Marcello Mastroianni, etc.
Peut-être à cet égard me manque-t-il une bonne part de culture sur le cinéma italien d’après-guerre, et, de manière générale, sur cette société italienne. Trop de références me passent au-dessus de la tête.
Film d’une époque peut-être, avec lequel je me suis sentie en décalage total, que je n’ai jamais réellement pu appréhender correctement, dont les dialogues m’ont noyée et dont le style m’a vaguement déplu. J’ai peut-être des goûts trop classiques…