Si tu es une femme...
Tu peux voter.
Tu reçois un salaire équivalent à celui d'un homme pour le même travail.
Tu es allée à l'université.
Tu peux postuler pour toute sorte d'emplois, sans interdits.
Tu peux recevoir et donner des informations sur le contrôle de la fertilité sans finir en prison pour cela.
Tu peux pratiquer un sport professionnel.
Tu peux porter des pantalons sans être excommuniée ni clouée au pilori.
Tu peux te marier et conserver ton nom de jeune, et tes droits civils ne sont pas assumés par ton époux.
Tu as le droit de refuser d'avoir des relations sexuelles avec ton époux.
Tu as le droit à ce que ton dossier médical confidentiel ne soit pas divulgué aux hommes de ta famille.
Tu as le droit de lire les livres qui te chantent, sans le contrôle de ton frère ou d'un tuteur.
Tu peux être entendue sur des crimes ou des dommages causés par ton époux.
Tu peux obtenir un prêt sur ton seul nom et tes revenus propres, sans l'aval de ton mari ou d'un tuteur.
Tu es autorisée à témoigner pour te défendre.
Tu possèdes des biens qui ne sont qu'à toi.
Tu as le droit de disposer de ton salaire librement, même si tu es mariée ou s'il y a un homme dans ta famille.
Tu obtiens la garde de tes enfants après un divorce.
Tu sais que si ton mari te bat, tu pourras porter plainte contre lui au commissariat, et que personne ne viendra te dire comment être une meilleure épouse ou une meilleure mère.
On te délivre un diplôme à l'université, au lieu d'un certificat de fin d'études.
Et tu peux donner discrètement le sein à ton bébé dans un lieu public sans être arrêtée pour cela...
Remercies-en les féministes.
Sans le combat de nombreuses féministes qui ont réclamé ces droits pour toi, tu ne pourrais pas jouir de ce que tu considères aujourd'hui comme normal.
Ma propre mère ne pouvait ni travailler ni sortir du pays sans l'autorisation de son mari ou de son tuteur, elle ne pouvait disposer librement de l'argent qu'elle avait sur ses comptes en
banque, car son mari avait un droit de regard dessus, et elle n'aurait pas pu se séparer de lui - si elle l'avait voulu en avait eu besoin - sans perdre la garde de ses enfants.
Et tout cela, il y a trente ans seulement.
Et n'oublie pas que, dans les trois quarts du monde, les femmes ne jouissent pas encore de ces droits.
Lucia Etxebarria
Je ne souffrirai plus par amour
Plus je lis les livres d'Etxebarria, plus je découvre pourquoi j'aime cette
auteure.
Cette note de bas de page dans Je ne souffrirai plus par amour (un essai sur l'amour et la dépendance émotionnelle) résume tout à fait ce que je pense du
féminisme...