Magazine Coaching

Réputation et eRéputation

Par Laurent Dureau

Galere_2 Socialement irréversible, nos agissements quotidiens construisent notre réputation. Cela peut prendre beaucoup de temps (en temps normal) ou voire l'inverse si vous commettez des actes susceptible de vous faire passer au JT de 20h00 sur les chaines nationales.

La réputation "classique" est généralement liée au temps alors que l'eRéputation dépend de votre propension à laisser des traces sur le web. L'avénement du web 2.0 a profondément changer la donne et cela d'une manière radicale. Qui aujourd'hui pourrait prétendre être à l'abri de la délation ou d'attaques critiques violentes et ciblées à votre moindre déconnade ?

Que l'on soit une entreprise ou un particulier, n'importe qui, possèdant un clavier et une intention de vous nuire, peut le faire avec célérité. Une bonne connaissance de la mécanique du web permet de créer des avalanches de commentaires et de buzz.

Ce dernier est particulièrement incontrôlable. Seule l'éthique et la conscience de l'internaute récepteur fera que la chaine s'arrêtera ou non.

Aujourd'hui, les actions de masse sont encore interdite en France ("class action" en anglais = un groupe/communauté porte plainte devant les tribunaux). Aujourd'hui seuls les individus (personne physique ou morale) sont autorisés à faire cela.

L'affaire de l'amiante a particulièrement refroidit les coupables tout en les exhortant à faire un lobbying sans précédent auprès des institutions. Cela tiendra un certain temps car la pression du web est aujourd'hui suffisamment forte pour annuler la résistance.

Par exemple, une banque, au Royaume Uni, est revenue sur les clauses de l'un de ses contrats pénalisant ainsi certains étudiants ayant fait des crédits pour leurs études. Une communauté se constitua rapidement via l'internet et la délation commença bon train.

Après un buzz suffisamment négatif, la banque a fini par faire machine arrière et honorer ainsi la parole qu'elle avait donnée. Sa réputation valait beaucoup plus que l'arnaque qu'elle avait essayé de faire mais le mal a été fait !

Ce qui arrive à une entreprise peut très largement arrivé à un particulier. En effet, pour des raison individualistes évidentes, votre "personal branding" ne peut se permettre de se voir attaquer par des délations suite à des faits controversés que vous auriez divulgué.

Par exemple, en tant que blogueur, je me rend bien compte que plus ma notoriété augmente et moins je peux contrôler mon eRéputation. Avant, je pouvais savoir qui venait lire mes blogs en regardant mes statistiques mais maintenant que mes articles sont repris par d'autres sites web ou blog, je ne sais plus très bien auprès de combien de personnes j'ai d'impact.

L'autre fuite est le nombre de personne qui s'inscrive à mon blog via les flux rss où l'email. Qu'est-ce qui les empêchent de transmettre mes articles à d'autres connaissances ? D'ailleurs à ce titre, il est intéressant de noter l'infléchissement des visites et des commentaires laissés sur mon blog depuis que les lecteurs les plus fidèles s'abonnent.

En lisant directement par email les articles, l'internaute ne vient plus vous visiter ni laisser de message. Il se coupe d'une certaine manière de votre univers tout en suivant tous vos écrits. Il est dans l'ombre, hors de vos statistiques de temps de lecture / pages visitées /etc... Cela ne l'empêche pas pourtant de pouvoir agir.

Au fur et à mesure de l'avancée de mes différents blogging, je sais que ma eRéputation dépendra de ma bonne conscience, de ce que j'écris et des jugements que je porterais. Le web est tout sauf un endroit anonyme.

A cet effet, les moteurs de recherche sont de véritables espions possédant une mémoire hors du commun. C'est à l'image des films américains où tout acteur peut grâce à son clavier accéder à toutes les infos vous concernant.

Cela me fait rire quand je regarde mais au fond je sais que big brother est vraiment là. Quand je vois avec quelle célérité j'ai reçu mon dernier excès de vitesse par la poste (amende à régler et points en moins), je me dis qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant de le recevoir par email avec un bouton "Pour payer, cliquez ici".

Google nous prépare la jonction entre nos comptes bancaires et les autres applications dans un futur proche. Il pourra se servir directement en fonction des commandes que vous ferez et des gains que vous recevrez via ses pubs.

Le monde est en route vers une destination que tout le monde craint mais que chacun suit en choeur individuellement pour des raisons pratiques.

Alors si vous vous faites allumé sur ebay, il se pourra probablement que votre banquier refuse votre demande de prêt. C'est dingue, le numérique nous bouffe et nous industrialise comme si nous n'étions que des objets "encapsulés" dans des procédures de con-sommateurs !

Mamma mia, j'suis foutu car avec tout ce que j'ai écrit, je ne peux plus rester dans l'anonymat. Il ne me reste plus que la fuite en avant en espérant qu'il me restera encore suffisamment à dire pour tenir le coup !

Et comme tout galérien, je m'estime heureux tant que je suis dans la cale à l'abri du soleil, des coups de soleil et de la pluie car ceux qui sont sur le pont sont en première ligne. Peut-être qu'un jour j'aurais de l'avancement et ce sera mon tour d'être vraiment exposé !

Laurent DUREAU


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Laurent Dureau 7 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte