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Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaise

Publié le 28 juillet 2009 par Diana
Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaiseKirio Urayama, cinéaste nippon montre dans Une jeune fille à la dérive (aussi connue sous La délinquante)/Hiko Shojo (1963) la réalité japonaise au travers d’une adolescente, Wakae une jeune fille pauvre de la campagne. Elle travaille dans un bar où elle est la cible d’hommes dont les railleries vont bon train. Un jour alors qu’elle tente de fuir deux jeunes hommes insistants, la jeune fille tombe sur une ancienne connaissance, Saburo.
Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaiseWakae est un paria sur laquelle on aime "cracher" mais aussi harceler. Révoltée, elle devient ce comportement déviant rejeté par la masse parce que différente, parce que s’écartant des normes et des valeurs de la société japonaise. Elle est représentative de la face cachée du Japon, celle qu’on ne veut pas voir, celle qui survie issue des bas fonds.
Saburo représente l’espoir aux yeux de Wakae. Cet espoir qui pourrait lui permettre de vivre au-delà de sa condition sociale et vivre ce que toute jeune fille souhaiterait vivre : s’acheter des jupes, étudier et s’amuser dans l’insouciance. Des petits instants qui deviendront réels grâce à cette rencontre impromptue et inespérée.
Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaiseLe cinéaste retranscrit les conditions d’une jeune fille qui ne parviennent à changer malgré la bonne volonté d’un ami. Le mépris de la société et de sa propre famille, la plongera dans un cercle vicieux où se mêle comportement violent, incompréhension et souffrance. Kirio Urayama porte un regard pessimiste sur les chances de ses classes inférieures. Sont-elles finalement condamner à cette situation de non retour ? L’effort et la volonté sont-elles vaines de tout espoir d’évolution ?
Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaiseKirio Urayama nous livre une œuvre teintée de noirceur en mêlant tragédie sociale et familiale. La réalisation capte très justement des moments heureux comme des instants de douleur avec une subtile mise en valeur des expressions et des visages. On notera des scènes d’une beauté certaine avec une caméra fixe proche du sol prête à capter une émotion, des visages tristes dans une chambre enfumée, ou encore une magnifique scène d’échange entre Wakae et Saburo dans un cadre enneigé.
Malgré la timide attention prêtée à Une jeune fille à la dérive (projetée dans 3 salles parisiennes), le long métrage est une belle surprise. L’œuvre est touchante dans sa simplicité et la richesse de son propos. A découvrir !

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