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Âme démente

Par Celinouchka

Des mots, des mots, des mots, je ne parle que de mots, de leur influence, de ce qu'ils peuvent porter, de l'effet qu'ils peuvent avoir sur certaines personnes, sur moi, sur eux, sur elles, mais pourquoi donc ?
Parler d'autre chose, d'une autre mélodie, de quoi ? de musique ? je n'y connais rien, j'en fais l'expérience durant ces jours, de sentir que cela nous touche, nous transforme, mais, finalement, le problème n'est-il pas que je ne peux mettre des mots sur ce que je ressens ? la musique surpasse les mots, la parole, la poésie, les lettres.
Des lettres, justement, des alignements de mots, des cartes, des mails, que je devrais, voudrais écrire, mais je n'en trouve pas la force, quelque chose me manque, un vide, une inspiration soudaine.
La fatigue, encore et toujours, vacances ? oui oui, dormir, quotidien, travailler, voir ces gens s'aimer lorsqu'ils sont dans la même pièce, s'insulter lorsque l'autre est absent, voir tout le sucre qui est cassé sur le dos des autres, voir l'humanité des gens, leur connerie, ma connerie, ma bêtise.
À quoi cela sert-il de s'attacher ? tout se rompt, s'est rompu, déjà, que je le veuille ou non, ou plutôt, ce que je voudrais que cela cesse ne cesse pas, et vice-versa. Jouer avec sa volonté, la changer, la transfigurer, mais comment toucher à ce qui n'est pas réel, pas touchable, qui fait partie d'un monde que l'on ne peut voir ni observer ?
Vomir, vomir de dégoût, à l'approche de ces plats de chair et de sang, voir l'accident arriver, ne plus savoir freiner.
Au fond, les expériences physiques de la vie reflètent ce qui se passe dans ma tête, une incapacité de freinage, une incapacité de m'arrêter, de tout arrêter, de crier stop.
Le monde tourne, les heures défilent, l'horloge tourne, et parfois, l'on voudrait juste s'enterrer sous terre, tout laisser tomber, se cacher, s'endormir et tout oublier. Mais il y a les autres, ces autres qui nous deviennent cher, qui nous manquent, qui nous trompent, qui changent, eux aussi, contre notre gré.
J'ai vu défiler des mots, des morts, des mots et des morts, mais alors ? et alors ? où est la mélodie ? elle s'est arrêté dans le dégoût que j'inspire, dans l'horreur abominable de mon imagination, sans y trouver ne serait-ce qu'un quelconque remède, où est l'issue, la sortie de secours, le bouton stop ?
La vie n'est pas comme un ordinateur, il n'y a pas de bouton off. On peut fermer les yeux, pleurer et hurler, vouloir oublier, manger, boire, dormir, rien ne se passe, tout continue, le flot ne s'interrompt pas.
Et à la fin, il ne reste plus que des mots, et des cris, des soupirs, de la douleur.
De la souffrance, à l'état pur, une âme tourmentée, malfaisante, qui hurle sa haine et son désespoir, son  dégoût, aussi, et sa solitude, surtout.


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