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Amsterdam veut nettoyer son Quartier rouge

Publié le 04 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

La fin d’une « spécialité » de ce port d’Amsterdam chanté par Jacques Brel ? Bientôt plus de vitrines ? Plus de « quartier rouge » ? Plus de cette attraction touristique, « machine à fantasmes » ?  La ville d'Amsterdam va s'impliquer financièrement pour nettoyer son Quartier rouge en aidant au rachat de vitrines (et de boutiques) de prostituées. « C’est un lieu d'esclavage moderne et un repaire du crime organisé », admet-on … sous la pression d’associations de défense des doits de la femme et de lutte contre les traites des blanches (et des noires, et des jaunes, et des bronzées…).

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La Ville a décidé de débloquer jusqu'à 15 millions d'euros pour participer au rachat de 51 vitrines appartenant à « l'Empereur du sexe », qui devront être reconverties en logements ou en commerces… d’une nature différente.

Une société immobilière, NV Stadsgoed, a conclu un accord avec celui qui est surnommé « l'Empereur du sexe » aux Pays-Bas, Charles Geerts, pour racheter 25 millions d'euros ces vitrines.Ce prix est celui du marché, mais les vitrines de prostitution valent beaucoup plus  (une prostituée paie en effet une centaine d'euros de loyer par « vacation », et plusieurs femmes peuvent s'y succéder quotidiennement).Pour compenser la perte de valeur des lots après leur changement d'affectation, le Conseil municipal a décidé de débloquer jusqu'à 15 millions d'euros.

M. Geerts ne pourra investir cet argent dans le Quartier rouge. Hors de cette zone, il n'est pas autorisé à l'investir dans la prostitution, les machines de jeux ou les « coffee shop » (débits de drogues douces). Ses 51 vitrines représentent le tiers des établissement du Wallen, et le cinquième des vitrines amstellodamoises, selon la municipalité.

Autant dire que ces vitrines-là ne priveront pas Amsterdam de ces centres de « divertissements sexuels ». D’ailleurs, voilà bien longtemps que le « quartier rouge » n’est plus le vrai centre de la prostitution à Amsterdam : villas dans les faubourg, salons de massages, hôtels et bars, boîtes,  internet et…services à domicile

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 « C'est un grand pas en avant » dans une politique volontariste lancée pour nettoyer le « Wallen », a expliqué toute fois, sérieusement,  le maire de la ville, Job Cohen.« Depuis la libéralisation de la prostitution en 2000, les choses ont bien changé », a-t-il assuré. « La loi porte sur la prostitution volontaire, mais aujourd'hui on a affaire à du trafic de femmes, de l'exploitation, et à toutes sortes d'activités criminelles. Il ne s'agit pas de chasser la prostitution du Wallen, mais de lutter contre la criminalité ».

Tout en reconnaissant que le Quartier rouge est un haut lieu touristique, Lodewijk Frans Asscher, conseiller municipal aux Finances et à l'Economie, estime négligeable l'impact de ces fermetures. « De quelle sorte de touristes parlons nous ? De ceux qui arpentent le secteur avec leurs boissons à la main. Ils ne dépensent pas dans les cafés ou les restaurants », a-t-il assuré. Le voyeurisme ne serait donc pas rentable…Le diable sait pourtant qu’il a été plus qu’encouragé…

La décision de la municipalité a toutefois suscité les critiques de l'association de défense des prostituées De Rode Draad. « Nous pensons que moins de vitrines signifie plus d'exploitation des femmes », a expliqué la porte-parole de l'association, Metje Blaak. « Si les vitrines ferment, les femmes seront cachées ailleurs, et ni nous, ni les services de santé ne pourront les atteindre ». Ce qui n’est pas faux. Le « Wallen » avait un avantage : les professionnelles du sexe étaient bien intégrées dans la vie du quartier. Sans hypocrisie. Quoi qu’en disent les autorités, il est plus facile de convertir quelques vitrines que de lutter vraiment contre les réseaux criminels de la traite et de l’exploitation sexuelle des femmes (et d’hommes aussi, d’ailleurs)…

Dansolal

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Amsterdam? Erreur... Une vitrine d'une boutique de Chantal Thomas à Paris. Ah! les fantasmes....(repris sur le site du "piéton de Charonne")


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