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Apprendre à mourir : la méthode Schopenhauer

Par Sylvie

...D'IRVIN D. YALOM
Apprendre à mourir : la méthode Schopenhauer
Etats-Unis
Galaade éditions, 2005
Titre pas très racoleur pour les vacances ! Détrompez-vous : derrière ce titre plutôt ténébreux, se cache une formidable leçon de vie ; une psychothérapie de groupe vécue en direct et en même temps une merveilleuse adaptation littéraire de la pensée d'un philosophe.
Irvin Yalom, comme dans Et Nietzsche a pleuré, mêle réalité et fiction : Julius, son double, un psychothérapeute réputé, apprend qu'il est atteint d'un cancer de la peau incurable ; gagné par le désespoir, il fait le bilan de sa vie, tente d'y trouver un sens et contacte l'un de ses "grands échecs", un certain Phiip Slate, un ancien obsédé sexuel qu'il n'était pas parvenu à guérir...et qui est devenu conseiller en philosophie souhaitant devenir psychothérapeute ! Mais il lui manque un appui officiel...Julius passe donc un marché avec lui : il accepte de devenir son tuteur si Philip accepte de suivre une thérapie de groupe...
On apprend au début de Philip s'est guéri grâce à la philosophie de Schopenhauer, le grand pessimiste, qui a vu la vie comme un succession de désirs et  de volontés inassouvis ; face à cet attachement, une solution : le détachement et la solitude, le dédain des hommes surnommés les "bipèdes" pour ce recentrer sur soi et le contact avec les grands penseurs...Or, pour devenir psychothérapeute, il faut réapprendre le rapport à l'autre, l'empathie...

Mais alors, si la vie n'est que souffrance, alors le néant est peut-être plus facile à accepter...
Ne vous imaginez pas une apologie de la méthode Schopenhauer ! Bien au contraire, sa pensée est mise en valeur pour mieux la réfuter.Il s'agit de faire peu à peu tomber de leur piédestal les différents protagonistes.

Les chapitres font alterner les séances de thérapie de groupe, comme si nous y étions, et les chapitres consacrés à Schopenhauer. L'occasion de découvrir celui qui fut le précurseur de Nietzsche et de Freud et qui introduisit le corps, la sexualité et le ressenti dans la philosophie. Un livre très instructif débordant d'humanité : un beau portrait de psychothérapeute, pour qui le dialogue avec autrui est primordial, un peu à la manière de Platon. Des personnages de névrosés attachants, hauts en couleur, qui feront peu à peu l'apprentissage de l'autre pour guérir.
Un roman émouvant qui voit la mort positivement avec le sentiment d'avoir "accompli sa tâche".


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