Alors que Dimitri a refusé de brûler le manuscrit ainsi que son père l'avait souhaité, on ne peut finalement s'exprimer que sur ce qui reste, c'est-à-dire une forme inachevée. L'héroïne se nomme Flora, ou Flaura, selon les pages, c'est la fille d'un couple d'artistes, dont lui semble être photographe et qui apparaît brièvement avant de se suicide. Elle est danseuse dans un ballet et fait l'objet d'un scandale lorsqu'un roman, écrit par un ancien amant paraît, du nom de Laura. Les premiers pas de Flora ressemblent fortement à ceux de Lolita : elle épousera un neurologue nommé Philip Wild et pratiquera assez peu la fidélité. Nos confrères notent « une prose spectaculaire » concernant les différentes ébauches du personnage de Philip. Nous prenons le parti ici d'en reproduire quelques phrases plutôt que de tenter maladroitement de les traduire.
« I saw you again, Aurora Lee.... Your painted pout and cold gaze were, come to think of it, very like the official lips and eyes of Flora, my wayward wife, and your flimsy frock of black silk might have come from her recent wardrobe. »
Les thèmes abordés sont toujours vibrants d'intensité et d'actualité : moralité, suicide, impuissance, dégoût du corps de l'homme, dépréciation... Au milieu de tout cela, le corps de la femme prend une place importante.
On ignore encore comment Gallimard publiera ce texte, présenté à nos confrères sous la forme de notes et de griffonnage, de phrases biffées et de mots insérés en milieu de phrase. Des séries de fiches contenant moins d'un paragraphe sont présentées au lecteur qui doit alors naviguer dans le processus même de création et d'ébauche. Un livre doublement intéressant, que l'on attend avec impatience...
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble