Sondage: Le malaise européen des chefs d'entreprise français

SELECTION RELATIO DANS LE FIGARO : Une tribune de Jean-Pierre Alix, président du Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables. Extraits : 

 « Les très nombreux chefs d'entreprise que nous conseillons au quotidien ne sont pas tous conscients que l'Europe est une alliée, le grand marché intérieur un atout, la politique de concurrence un levier d'action, l'euro un facteur de stabilité, et que derrière le maquis des textes et l'embrouillamini supposé des institutions communautaires il y a des marchés à conquérir, des investissements à réaliser, des capitaux à attirer, une main-d'oeuvre qualifiée, des subventions disponibles, des services à vendre ou à acheter...

 Les derniers résultats du baromètre des PME et TPE de l'Ordre, réalisé avec la Sofres, sont sans appel sur le désamour ou l'indifférence circonspecte des chefs d'entreprise par rapport à l'Europe. 15 % seulement (!) des dirigeants interrogés considèrent que l'appartenance de la France à l'UE a eu, pour des entreprises telles que la leur, des conséquences positives. 26 %, soit près du double, jugent ces conséquences négatives, quand pour la majorité des sondés (57 %) il n'y a pas eu de réelles conséquences.

Voilà la preuve du peu de foi manifesté par les acteurs économiques de notre pays vis-à-vis de l'Europe. Ils ne la reconnaissent pas encore assez pour ce qu'elle est : un gage de prospérité, un accélérateur de croissance, un moteur essentiel du développement des économies nationales et de leurs entreprises. Et ils peinent à se représenter l'Europe comme un grand marché. (…) Les chefs d'entreprise français sont:

>>primo : les seuls à penser majoritairement qu'ils pâtissent d'une mauvaise image dans leur pays,

>>secundo : parmi ceux qui ont le moins l'intention de s'implanter dans d'autres pays de l'Union,

>>tertio : ceux qui avouent le niveau de connaissance le plus faible sur la législation européenne applicable aux PME.

Pour apporter un contrepoint positif à ces constats rudes, notons quand même qu'ils sont 63 % à faire confiance à l'Europe pour répondre aux enjeux économiques des dix prochaines années. 

 (…) Le 62e congrès des experts-comptables, qui ouvre ses portes ce 4 octobre à Lille, entend apporter sa pierre, si modeste soit-elle, à la (re) conquête du fait européen auprès des chefs d'entreprise et à la convalescence de l'Europe, communauté de valeurs et de destin, mais aussi maquette d'une mondialisation équilibrée. »

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