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Un organisme de charité tue le marché du livre d'occasion

Publié le 04 août 2009 par Actualitté
La librairie Oxfam, située à Salisbury, dans Catherine Street a hier fait hurler les bouquinistes alors qu'un nouveau magasin de livres d'occasion a fermé ses portes, Ellwoods Books. Selon son propriétaire, Marc Harrison, la concurrence avec Oxfam était déloyale puisque cet organisme de bienfaisance - oui, c'est le cumul des casquettes - vend des ouvrages d'occasion.
Un organisme de charité tue le marché du livre d'occasionOuvert voilà 18 mois, Oxfam aurait fait baisser les revenus de Marc de moitié durant cette période. Alors que plusieurs boutiques d'occaz proposent des poches à tarif très réduit mais également des livres rares, la crise fait que les gens n'achètent plus vraiment les seconds, trop chers. Et qu'ils se tournent vers Oxfam, qui vend clairement les premiers à des tarifs agressifs.
Un constat que la Provincial Booksellers Fairs Association (600 adhérents) établit partout dans le pays : selon elle, les dons qui constituent les stocks de certaines boutiques rendent le commerce particulièrement douloureux. On ne peut pas lutter contre une librairie d'occasion qui reçoit gracieusement des livres et les revend ensuite à des tarifs dérisoires, même pour l'Angleterre. Et avec 130 boutiques estampillées Oxfam, la concurrence devient vraiment ardue. Une situation qui rappelle bien que 12.000 boutiques indépendantes ont fermé en Angleterre.
Pourtant, l'intention de cette chaîne est louable puisqu'elle se pose en organisme caritatif, qui vend des livres à ceux qui n'ont pas d'argent pour en acheter, ou pour qui même l'occasion classique est trop chère. Et étant donné qu'ils disposent aussi de livres en première édition, la situation se complique vraiment.
Le personnel d'Oxfam est recruté en fonction de ses compétences et de son analyse des ouvrages, concernant les exemplaires rares et précieux. Et pour la chaîne, son comportement ne fait que découler de l'actuelle récession, de la hausse des prix et des loyers : il faut proposer aux Anglais une alternative. Et d'arguer qu'on paye aussi un loyer pour la boutique, et des charges, et du chauffage, etc.
Et le directeur de la boutique de Salisbury d'ajouter qu'un autre problème se pose, celui des clients qui viennent acheter des livres chez eux à 50 cents et les revendent chez des libraires d'occasion pour faire quelque bénéfice. Un meilleur contrôle est nécessaire, pour ne pas tuer les petits magasins...

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