Présenté comme le 26ème MGMT de l’année, un tout nouveau groupe en provenance de New York, tiens donc, qui aux premiers abords peut faire surgir les à priori. Des tournées avec Deerhoof, Beirut ou Vampire Weekend, une production du moment par Chris Zane (Passiont Pit), un chant on ne peut plus Clap Your Hands Say Yeah, une première écoute déconcertante de facilité, tout pousse vers un énième groupe indé from Brooklyn. Et pourtant non, Harlem Shakes (tiré d’une danse noire des années 80) ne s’arrête pas là. A vrai dire, ce Technicolor Health acquiert même une sacré profondeur au fil des écoutes. La pochette elle-même ne ment pas sur la marchandise, un cocktail coloré et plein d’idées, qui va droit au but, 37 minutes, 10 vraies chansons, aucun raté, l’efficacité à son sommet.
Niveau genre vous devez vous en doutez on est sérieusement en terrain pop. Un mélange classique et complexe d’excitation et de mélancolie, comme l’ont fait avant eux Neutral Milk Hotel ("Natural man") ou les New Pornographers. Ajoutez à cela la petite touche d’afro pop à la mode, des zestes électroniques et pour une fois, aucune dérivation psyché, et vous obtenez un premier album surprenant, quasi sans faute, aux refrains qui tuent. Le quintet avait fait saliver son monde en 2007 avec son premier Ep autoproduit Burning Birthdays puis il s’était fait oublier. C’était pour mieux revenir avec ce que je peux désormais qualifier sans gros doute de disque pop de l’été. Pas moins.
Une raison à cela ? Si l’on ne devait en garder qu’une, elle est évidente, ce single imparable et galopant, véritable hymne, j’ai nommé "Sunlight". C’est effectivement le "Time to pretend" de l’année (vous verrez), à passer en boucle tout l’été, jusqu’à l’outro excellente mais trop courte. En 2’52" seulement, Lexy Benaim nous refait le coup d’Alex Ounsworth et son "The Skin of My Yellow Country Teeth", à écouter en boucle. Petite sœur non moins méritante à cette chanson d’anthologie, "Strictly game" et son énergie zouk. Des synthés, des guitares, une voie concernée et des lyrics hippie. "This will be a better year" ou comment la bande exorcise des douleurs passées. Entre les deux, deux autres bombes. Un "TFO" habité de haute volée, et "Niagara falls", plus beau morceau du disque pour certains. LA chanson d’amour surtout.
Pour vous convaincre de réétudier le cas Harlem Shakes, écoutez également ces titres relégués en fond d’album, "Winter water" par exemple qui passe en moins d’un pont qu’il n’en faut pour le faire d’une ballade douce à un rock endiablé par des houhouhous. De même pour "Natural man" et "Radio Orlando" qui font revivre Jeff Mangum. Exemplaire.
En bref : un pur disque pop complexe, coloré et entêtant. Aucun revival, aucun avant-gardisme, simplement dix chansons ni trop simples ni trop barrées qui atteignent systématiquement leurs cibles. Chapeau et replay.
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"Sunlight" et "Strictly game", forcément :