Will Ferrell pourrait réciter l'annuaire que ce serait drôle quand même. La vérité est même pire que ça : plus ce qu'il dit est inintéressant et foireux, plus le fan lambda se régale. C'est justement pour cela que Les rois du patin ne fonctionne pas tout à fait aussi bien que les précédents films de ce formidable hurluberlu : avec sa "vraie" histoire et ses dialogues cohérents, le film nuit vraisemblablement à son héros. Bridé malgré lui par un carcan un peu trop rigide, Ferrell livre une prestation amusante (forcément) mais pas aussi grandiose que d'habitude. Il faut dire que si l'idée de lui faire enfiler un justaucorps et des patins était assez savoureuse, elle ne fonctionne pas vraiment sur la longueur. Il faut dire aussi que lui adjoindre un co-héros est une idée certes utile pour le script mais assez suicidaire (Ferrell a besoin de beaucoup d'espace pour s'épanouir). Jon Heder n'est ni drôle ni sinistre, mais sa simple présence suffit à gâcher un peu la fête.
Reste que Les rois du patin est un spectacle plutôt rigolo. Parce que Will Ferrell. Parce qu'il y a plus d'un gag savoureux. Et parce que personne ici ne se prend vraiment au sérieux. Manque simplement un peu d'absurde et beaucoup de n'importe quoi pour en faire l'un des films les plus mémorables du grand Will. Une coincidence malheureuse veut que ce soit quasiment le premier à sortir sur les écrans français. On ne pourra donc s'empêcher de conseiller aux néophytes de commencer par celui-ci avant d'enchaîner sur les savoureux Ricky Bobby ou Présentateur vedette...
6/10