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Le Déchronologue

Par Madame Charlotte

dechronologueAuteur : Stéphane Beauverger
Éditeur : La Volte
1ère édition : 2009
Nb de pages : 389
Lu : août 2009
Ma note : 2-5

Résumé
Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d’impitoyables perturbations temporelles, Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu’espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l’impensable: un Léviathan de fer glissant dans l’orage, capable de cracher la foudre et d’abattre la mort! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d’aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l’Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait: qu’importe de vaincre ou de sombrer, puisque l’important est de se battre!

Mon avis
Sacré roman que voilà ! Repéré chez Efelle je n’ai pas été longue à le commander et à l’attaquer joyeusement. Flibustiers, voyages temporels, voilà un mélange des plus attirants et la couverture magnifique n’a fait qu’achever de me convaincre.
D’emblée on ne peut que rester ébahi devant le style et le langage de l’auteur, recherché et totalement en phase avec l’époque et les personnages. Le narrateur, Henri Villon, nous raconte sa vie de flibustier, dans les Caraïbes du XIVème siècle, lorsque Français et Espagnols se disputaient les mers et les terres.

Placé sous le signe de l’aventure le roman vire très vite et subtilement au roman de SF, car les Caraïbes du capitaine Villon sont en proie à des tempêtes temporelles et les mers habitées par un étrange vaisseau aux dimensions gigantesques.
Villon retrace une période de treize années, pendant lesquelles il sera amené à affronter ce mystérieux navire au pouvoir de destruction diabolique, à bord du fameux Déchronologue.
Avec Villon, nous voyageons d’une île à l’autre, du fond des geôles de Carthagène des Indes aux cales d’un bateau espagnol, en passant par la dernière cité maya du Yucatan.

Villon, comme tant d’autres, convoite les maravillas, les merveilles qui font peu à peu partie de la vie des populations des Caraïbes, des objets venus du futurs, récupérés lors de tempêtes temporelles.
Ainsi, notre Capitaine bourru et alcoolique communique par radio avec ses lieutenants.
L’imbrication du présent de Villon et du futur est subtile, ce n’est pas le capitaine qui voyage, ce sont les objets, les personnages secondaires comme les Targui, ou le Déchronologue qui tire des boulets de minutes et de secondes.
Très fine interprétation des voyages temporels donc, puisque c’est le futur qui se déplace et non le héros.

Nous voyageons donc aussi dans le temps, car les chapitres numérotés apparaissent dans un joyeux désordre. Plus que des flashbacks, nous nous trouvons face à un puzzle recouvrant treize années, les retours en arrière sont fréquents, répétés, le lecteur fait un pas en avant pour trois pas en arrière. En théorie, je n’ai rien contre cette méthode, bien au contraire. En l’occurrence, le procédé est à mon sens surexploité, même en adhérant dès le départ j’avoue que vers la moitié du livre ces aller-retours incessants d’une période à l’autre ont commencé à me taper gravement sur les nerfs.
Le mystère et le suspens s’en sont trouvés grandement compromis, j’avais la nette impression de lire un livre à l’envers, avec tout ce que cela implique : mystère évaporé, effet de surprise gâché.
La crispation était telle que j’ai dû me résoudre à lire quelques pages en diagonale.
L’écriture est particulièrement belle et soignée, l’immersion dans l’époque est totale, on s’y croirait malgré l’aspect SF, mais la construction pourtant géniale a fini par me lasser, trop de chapitres peut-être, trop de va et vient, trop de dispersions, trop souvent.
En ce qui me concerne, une belle lecture, mais gâchée par un procédé mené à son paroxysme, et qui fait tomber l’intérêt comme un soufflet.


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