ACDL fait sa rentrée et souhaite mettre en avant chaque semaine un ou plusieurs ouvrages qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire.
Cette semaine, ACDL vous présente L’incendie du Hilton de François Bon, qui sera publié chez les éditions Albin Michel.
En novembre 2008, François Bon est logé à l’hôtel Hilton à Montréal, comme toutes les personnes qui participeront au Salon du Livre annuel. Cet évènement rassemble le petit milieu de l’édition française et leurs auteurs et se tient dans les sous-sols du Hilton. Tout doit se dérouler comme prévu ou presque. En effet, François Bon est réveillé le 22 novembre à 1h47 par une alerte incendie dans tout l’hôtel qui fait évacuer plus de 800 personnes dehors par -8 degrés.
Outre, le récit de cette nuit passée à vagabonder entre le Tim Hortons, le café de la gare, et la patinoire dans laquelle les évacués sont placés en attendant l’intervention des pompiers, François Bon se sert de la réalité pour créer une allégorie de la ville.
Un symbole qui revient souvent est celui de la ville à l’envers, et du renversement du monde: tout ce luxe qui caractérise le Hilton et ces gens habitués à la modernité et au confort se retrouvent soudainement à l’extérieur et sont face à un monde parallèle où il n’y a plus rien. “C’est cela l’allégorie? on traverse ainsi le présent, on est en son lieu même, on en est évincé, et à quelques dizaines de mètres dans la ville, voilà qu’on est radicalement jetés dans un temps séparé? [...] Un monde à l’envers? Assez des machines, de cette folie vide des objets périssables, de la communication omniprésente.”
Au fil des conversations avec “un vieil écrivain”, et divers auteurs connus, c’est aussi du statut du livre dont il est question et de la littérature en général : “Tirage, grattage, je ne vous parlerais que de cela, j’aurais tout dis quant au livre [...] Regardez comme on a fait toutes ces années, des centaines de livres qui paraissent en même temps, et tous se ressemblant, et puis trois ou quatre d’entre eux qui décrochent la timbale et permettent au système de s’entretenir“.
François Bon utilise la ville comme sujet, et son récit pose les problèmes actuels du livre, face au numérique, et à l’édition.Une lecture agréable due à une écriture très fluide toujours intégrée à la réalité.
L’auteur possède un blog intitulé Le Tiers Livre consacré à la littérature et Internet, parfaitement ancré et conscient de ce changement que subit le livre.
L’incendie du Hilton, François Bon, Albin Michel. Sortie le 20 août.