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Playlist de l'été

Publié le 07 août 2009 par Jb

J'avais, l'année dernière, essayé d'introduire du spleen dans la bande-son de l'été, alors que, c'est bien connu, l'été ce qu'on veut c'est s'éclater sans se prendre la tête !

Cette année, je vais donc jouer le jeu des albums qui sont censés mettre la patate. Mais bon, avec quand même ma mesure habituelle...

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Après avoir commis, en 2006, un excellent album intitulé Rather Ripped, qui les avait vraiment relancés dans le rock de toute première catégorie, les vieux de Sonic Youth nous proposent, avec The Eternal, un son un peu moins pop et moins sage. Ce nouvel album, par rapport au précédent, perd évidemment en cohérence et en homogénéité mais il faut reconnaître que la recrudescence noisy et salace fait souvent du bien aux oreilles !

Veulent-ils montrer qu'ils resteront éternellement jeunes et rebelles ? Peu importe... Avec des titres très secs et inspirés comme "Sacred Trickster" et "Anti-Orgasm" (le titre est déjà tout un programme), d'autres plus tortueux et bipolaires ("Massage The History"), le groupe new-yorkais le plus décisif pour le rock underground des 20 dernières années nous fait bien comprendre qu'ils n'entendent pas s'affaler sur un sofa chaussés de leurs charentaises à regarder la télé mais qu'ils veulent continuer à plaire aux kids. Avec en plus la touche arty de leur pochette (une marque de fabrique qui n'e s'est jamais démentie depuis toutes ces années), c'est tout bon !

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L'album qui déchire pas mal, même si les éloges qu'ils reçoivent notamment de Pitchfork sont peut-être un tantinet exagérés et presque gênants, c'est Bitte Orca des Dirty Projectors. Il est ardu de décrire facilement le son de ce groupe américain, vu le mélange de rythmes, d'influences (tantôt pop, rock, groove, funky), de voix (celle, très soul et funk, du leader Dave Longstreth, celle, cristalline et douce, d'Amber Coffman).

Mais disons simplement que c'est une musique souvent pêchue, très inventive et diversifiée, avec des moments jouissifs ("Cannibal Resource", "Temecula Sunrise" ou "Useful Chamber"), d'autres plus acoustiques et intimistes ("Two Doves").

Ce n'est sans doute pas un album dans lequel on entre sans aucun problème dès la première écoute, puisqu'il réserve son lot de ruptures de rythmes, de contretemps et de subtilités (on pense parfois à Animal Collective ou aux Fiery Furnaces mais avec quelque chose de moins tarabiscoté), mais plus on l'écoute et plus on se prend à l'aimer ! C'est un peu comme si l'énergie vitale de Nietzsche (voir le dos de la pochette pour comprendre l'allusion) les avait possédés et contaminés...

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Même s'il est sorti début 2009, l'album de Franz Ferdinand (Tonight : Franz Ferdinand) peut encore emballer l'été. J'avoue avoir été un temps réservé sur cet album mais, à la réécoute, il est bien plus réussi que le deuxième, le bien nommé You Could Have It So Much Better.

Quelques nappes electro viennent rendre encore un peu plus palpables les influences eighties du groupe mais ce n'est finalement pas du tout déplaisant. Dans leur catégorie rock-pop-funk-disco flirtant du côté de Blondie etc, ils sont quand même au-dessus du lot (je les préfère à Gossip par exemple). "Ulysses", "Turn It On", "No You Girls" ou bien encore "Can't Stop Feeling" ne sont rien d'autre que des tubes, et après tout ce serait un poil surfait que de bouder son plaisir !

Alors ne nous en privons pas trop, d'autres temps, plus sérieux, moins insouciants, viendront suffisamment vite...

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Toujours au chapitre des sorties début 2009 (ouais, je sais, je prends beaucoup de retard...), le très commenté et très encensé Merriweather Post Pavilion des Animal Collective.

Alors là, je veux pas faire mon malin et la ramener à outrance pour justifier le titre de mon blog ("A REBOURS" pour ceux qui suivent pas ;-) mais j'avoue que j'ai du mal à piger pourquoi on en a fait à ce point tout un flan.

On dirait qu'après avoir essayé d'introduire dans la folk des rythmes tribaux (l'excellent Sung Tongs, à mon avis leur meilleur album), qu'après avoir essayé d'introduire dans un style plus rock les mêmes rythmes tribaux (le vraiment bien Strawberry Jam), les Animal Collective se sont dit qu'ils allaient essayer d'introduire dans un style plus électro-dance les toujours mêmes rythmes tribaux.

Certains titres sortent du lot et font bouger le popotin, il faudrait être obtus pour le nier, mais d'autres suscitent en moi une certaine réserve, en tous cas un manque de réceptivité qui me fait me demander si je suis "normal" alors que quasiment tous les magazines (pas seulement les spécialisés, même certains magazines télés ou magazines pour filles !) crient au génie. Bref, qu'on m'explique si on peut...

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Et pour finir : j'avais été un peu sévère (même si je n'en retire pas une ligne) quant à la critique du précédent album des français de Phoenix, It's Never Been Like That.

Dans leur recherche de l'album pop parfait, les Phoenix progressent carrément, comme en témoigne leur récent et quatrième opus Wolfgang Amadeus Phoenix. La production est toujours aussi excellente mais les chansons, elles, gagnent en énergie et en petite touche de folie ("Lisztomania", "1901").

Mais au-delà des chansons percutantes et qui vont faire d'excellents singles, Phoenix cherche aussi à creuser et nous proposer des titres vaguement plus profonds et sophistiqués. Une bande-son diversifiée, tantôt gaie, tantôt plus mélancolique, avec des paroles qui évoquent parfois le temps qui passe ("Countdown" et son malheureusement si tragiquement vrai lyric "Do you remember when 21 years was old ?").

Bref avec ce pot-pourri d'albums récents ou datant d'il y a quelques mois, le mois d'août sera propice aux déhanchements ! Avant que l'automne ne pointe le bout de son nez...


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