La Crucifixion de Grünewald est un des tableaux fondateurs de la peinture moderne. Il n’est donc pas surprenant qu’un peintre classique comme Gérard Titus-Carmel s’en soit emparé pour faire une Suite Grünewald et que le Collège des Bernardins, toujours à l’affût d’art chrétien contemporain, l’ait accueilli (jusqu’au 9 août seulement).

Qu’est-ce qu’un peintre contemporain peut bien apporter à un tel chef d’oeuvre ? Quel dialogue peut-il établir, quel enrichissement peut-il apporter ou plus simplement quelle revisite peut-il faire ? Ce n’est pas cette exposition qui apportera une réponse probante. Non que Titus-Carmel soit un mauvais peintre, au contraire et sa reconstitution du Retable au fond de la salle apporte une tension, une densité plus perceptibles que dans l’original.


Quant à l’installation Cellula de Nathalie Brevet et Hughes Rochette dans une autre partie du Collège (jusqu’au 31 octobre), c’est une pièce prétentieuse et simpliste, où trop de réflexion pédante a tué la créativité. Le comble est le néon extérieur, chiffre 18 renversé, ancien numéro du Collège et indicatif des pompiers qui l’occupèrent. Mon dieu, quelle vacuité !
Gérard Titus-Carmel étant membre de l’ADAGP, les photos seront retirées dans un mois. Photos 1, 3 et 4 de l’auteur.
