Le dernier des Valerii
Traduit de l'américain par Evelyne Labbé
D'aucuns auront probablement lu, ne serait-ce qu'au collège, La Vénus d'Ille. Sur les conseils du
peintre John La Farge, Henry James aussi avait lu ce récit fantastique de Prosper Mérimée, publié en 1837, lequel le marqua durablement et l'incita à écrire une centaine de nouvelles, mais jamais
il n'avouera combien cette histoire brève a pu inspirer ce court roman :
Dernier descendant d'une longue lignée, le comte de Valerii épouse une jeune et riche Américaine, Martha, la filleule du narrateur, autant éprise du bel italien que du charme de sa
propriété. Le couple ne se quitte pas des yeux jusqu'au jour où Martha diligente une fouille qui exhume une statue antique, Junon. Dès lors, son époux se détourne d'elle pour ne plus songer
qu'à cette divinité païenne surgie de l'Antiquité...
A travers ce récit où surgissent les thèmes fréquents alors de la rivalité femme de chair et femme de pierre, du rêve, de la main, Henry James insiste surtout sur l'attrait du passé, des
vestiges, avec quelques envolées lyriques et descriptives, mais aussi sur la vulnérabilité du couple, sa fragilité. Ainsi, le narrateur n'a de cesse de s'interroger sur la pérennité de cette
union, sur leur intimité et sur les capacités du comte à remplir un jour son rôle de père. Un texte somme toute assez proche malgré tout de celui de Mérimée, quoi qu'en dise la traductrice en
préface. A lire par curiosité ou pas.