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Danser la guerre

Publié le 13 juin 2009 par Georgesdimitrov

aviadordro1yb4Au début de la décennie 1980, le phénomène cold wave/post-punk eut en Europe une résonance internationale dont l’existence est souvent ignorée. En s’éloignant des filières habituelles tournant autour de Londres, Paris et Berlin, on découvre une myriade de groupes belges, suisses, scandinaves, est-européens ou autres. En Espagne, la chute du régime franquiste à la fin des années 1970 a ouvert la voie à une révolution culturelle touchant la plupart des arts : héritière des idéologies punk, La Movida bouleverse le paysage créatif espagnol, du cinéma (Almodóvar) à la musique en passant par la photographie ou la bande dessinée underground. Nourris aux sons Devo et Kraftwerk, de même qu’aux avant-gardes surréalistes, dadaïstes et futuristes, Aviador Dro se mêtent en quête de jalonner la musique électronique ibérique.

Le groupe – dont le nom complet est El Aviador Dro y sus Obreros Especializados (”L’Aviateur Dro et ses ouvriers spécialisés”, un hommage au poète futuriste Francesco Balilla Pratella) – est fondé vers 1979, mais ce n’est qu’en 1982 que paraît un premier 7″ officiel, La Chica de Plexiglas. Nul ne voulant éditer ces jeunes hurluberlus, Aviador Dro se tourne vers l’autoproduction et fonde sa propre compagnie de disques (D.R.O.) qui deviendra le plus grand label indépendant en Espagne. S’ensuit une longue et brillante carrière qui se poursuit encore aujourd’hui, marquée par de nombreux changements de formation et une évolution du style musical rappelant quelque peu celle de Depeche Mode : avec les années, le groupe passera d’une pop mignonne à une maturité plus sombre, plus rock et flirtant avec l’industriel.

AviadorBaila
Difficile évidemment de faire un choix dans l’abondante discographie (plus de 20 parutions), d’une grande constance. Pour vous faire découvrir différentes facettes du groupe, voici trois titres représentatifs : Programa en espiral (1982), leur quatrième single, est une très jolie chanson illustrant le côté naïf et ludique de leurs premières compositions; un an plus tard, Baila la guerra (1983) nous propose un hymne new wave d’une énergie hautement communicative, au propos futuristes; enfin, entre The Clash et Magazine, La unica solucion es la venganza (1986) démontre l’héritage punk de Aviador Dro. Une discographie très complète (et illustrée) peut-être consultée ici : http://www.aliencenter.de/nuclearsi/en_indexdiscografia.htm.


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