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Fragile tension

Publié le 06 mai 2009 par Georgesdimitrov

20sotuDe tous les grands dinosaures de la new wave, Depeche Mode semble presque le seul à être encore vivant. Il a survécu autant aux extravagances des années 1980 qu’aux abus dramatiques des années 1990, qui ont assisté à la très médiatique descente aux enfers du chanteur Dave Gahan. Toujours actif, le groupe publie un nouvel album tous les deux-trois ans et enchaîne les tournées mondiales. L’exploit est que malgré des critiques parfois un peu tièdes, le succès semble généralement toujours  au rendez-vous. C’est une fois de plus le cas pour le dernier-né de la formation, le bien nommé Sounds Of The Universe, qui a réussi à se classer numéro 1 un peu partout lors de sa sortie il y a quelques semaines.

Contrairement à plusieurs autres groupes issues de son époque, Depeche Mode a réussi à se défaire du fameux son “années 1980″ entièrement synthétique, autrefois si moderne et aujourd’hui si souvent décrié. Le changement de cap, amorcé avec le triomphe de Violator (1990), fut confirmé par les guitares sales de Songs Of Faith And Devotion (1993), l’album de la déchéance et de la rédemption. Les parutions suivantes se situèrent toutes dans la même direction, avec plus ou moins de succès mais toujours avec constance. Ainsi Ultra (1997), Exciter (2001) et Playing The Angel (2005) semblent-ils tracer la voie d’un groupe ayant délaissé autant la pop bonbon que le rock de stade, et dont la maturité se caractérise par un apaisement particulièrement sombre.

Tout comme ses prédécesseurs, ce nouveau Sounds Of The Universe est un disque plutôt calme malgré ses moments de haute tension. Les différents sons synthétiques, toujours très recherchés chez des musiciens d’expérience comme Depeche Mode, sont souvent aériens ou planants. Au premier abord, l’apparente uniformité des ambiances ainsi que la longueur des titres crée une certaine distance avec l’auditeur. Sounds Of The Universe est cependant un disque qui mérite plusieurs écoutes. Le fan de longue date ne sera ni surpris ni déçu d’y retrouver des classiques ayant fait la marque du groupe au fil des années : le succès imparable taillé sur mesure pour le dancefloor (Wrong), l’efficace chanson de rock brut et torturé (Miles Away / The Truth Is), et finalement la ballade intense aux relents mystiques chantée par Martin Gore (Jezebel). Des compositions toujours dominées par de magnifiques et sensuels  duos de voix, gracieusetés du couple Gahan/Gore.


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