Cette année le festival de Locarno proposait une rétrospective manga, enfin disons plutôt animation japonaise. Il était question de montrer la richesse de l'animation nippone à travers de grands classiques mais aussi des séries et de mettre en évidence son influence sur le cinéma occidental (d'animation ou pas d'ailleurs).
Les festivaliers boudent l'animation japonaise
Malheureusement, Locarno n'a pas été le théâtre d'un grand engouement pour l'animation japonaise. On pourrait incriminer une programmation trop riche et des choix parfois malheureux, enfin tout du moins mal compris.
En effet, la programmation de cette rétrospective « Manga Impact » était tellement dense qu'il était impossible de tout voir, et les festivaliers se devaient de faire des choix. Et si l'on ne connaît pas bien l'animation japonaise justement la question se pose que choisir ?
Un livre de 500 pages devait être édité pour éclairer les festivaliers, leur permettre de mieux comprendre cet univers et peut-être de faire des choix. La parution de ce guide a été repoussée au moins de septembre, quand bien même les festivaliers n'auraient pas eu le temps de lire une telle somme.
Un flop pour la nuit manga
Enfin, une nuit manga a été organisée sur la Piazza Grande du lundi soir jusqu'au mardi matin (4 heures). Riche idée qui devait permettre en une nuit de s'initier à la richesse de l'animation japonaise. Seulement, voilà, le premier film n'a pas été du goût du public et la place s'est bien vite vidée.
Pourtant le premier film, Mobile Suit Gundam I, fait partie des grands classiques et a presque fait naître un genre les manga avec des mecchas (robots) très réalistes qui sont dirigés par des adolescents en charge de sauver l'humanité. Le film datant un peu, on peut lui trouver quelques défauts au niveau de l'animation, et d'autres à différents niveaux de la production. Il s'est très certainement aussi heurté à ce vieux fantôme de la polémique manga égale violence ou sexe (ou les deux).
Du coup, les plus de deux heures de projection de Mobile Suit Gundam I, ont suffi à rendre la Piazza Grande bien vide et les films suivants n'ont pas pu bénéficier d'un grand public. les trois autres films projetés (dans l'ordre) étaient La maison en petits cubes (un court métrage allégorique sur la plongée dans les souvenirs), First Squad : The Moment of Truth (un film russe mêlant animation et prises de vues réelles très inspiré par l'esthétique et les thèmes japonais mais qui garde son originalité), et l'incontournable Akira.