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EnR : Les émirats se tournent vers l’Allemagne

Publié le 14 août 2009 par Ogs

EnR : les Emirats se tournent vers l'AllemagneUne prospérité bâtie sur le pétrole et le sable : la fin proche des réserves de pétrole contraint les souverains du Golfe à asseoir leurs richesses sur des sources d’énergie alternatives. Chaque habitant des Emirats Arabes Unis (EAU) consomme chaque année environ 17.000 kWh d’électricité et 219.000 litres d’eau, des quantités plus élevées qu’un américain en moyenne [1].

“Nous n’avons encore aucun problème d’énergie”, affirme Sultan Ahmed Al-Dschaber, directeur de la société pour les énergies d’avenir à Abu Dhabi. “Mais nous pensons déjà à l’ère du “post-pétrole”. Avec l’initiative de l’éco-cité de Masdar [2], nous voulons donner à notre économie un nouveau soutien sur lequel elle peut s’appuyer.” Les entreprises allemandes constituent souvent des partenaires précieux pour les pays Arabes et sont leaders dans les technologies où les Emirats voient leur avenir : techniques solaires, énergie éolienne et dessalement de l’eau de mer.

Dans le cadre de cette initiative, les cheiks ont rassemblé plusieurs projets prometteurs, grâce auxquels les Emirats souhaitent se positionner à la pointe mondiale de la vague énergétique. Chaque jour, leurs pompes extraient environ 2,5 millions de barils de pétrole. Les recettes sont investies dans des installations solaires et des éoliennes. Depuis août 2008 est planifiée une immense centrale solaire dans le désert, qui devrait coûter 350 millions de pétrodollars et devrait fournir 100 MW d’électricité. Actuellement, 35 installations sont testées et une décision concernant l’attribution à un exploitant devrait tomber cet automne. L’extension ultérieure des panneaux solaires à 500 MW est déjà prévue.

Environ 22 milliards d’euros sont investis par les gouvernants dans l’éco-cité de Masdar (”source” en arabe), Mecque mondiale des bâtiments à haute efficacité énergétique dans le désert. A côté de l’aéroport international d’Abu Dhabi se dresse la ville de 50.000 habitants, qui devrait s’approvisionner à long terme uniquement à partir d’énergie renouvelables. D’immenses surfaces de toiture sont prévues pour installer des panneaux solaires. Les cheiks n’achètent pas de modules solaires, mais des usines entières pour fabriquer eux-mêmes les panneaux de verre.

Le savoir-faire allemand est ici très recherché : en effet, les machines proviennent du fournisseur Applied materials d’Alzenau en Bavière. D’autres usines implantées à Abu Dhabi viendront augmenter les capacités de production de Masdar en photovoltaïque à 210 MW. Les dirigeants du Golfe pensent déjà plus loin : les EAU veulent produire eux-mêmes un total de 630 MW de modules solaires par an.

Cependant, la technique allemande du solaire n’est pas transférable d’emblée aux EAU : la poussière de sable fine et tranchante et les tempêtes de désert poncent le verre des modules et empêchent l’accès aux surfaces de silicium. C’est pourquoi des instituts de recherche comme le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) à Cologne et l’Université technique d’Aix-la-Chapelle (RWTH) se sont engagés à développer des solutions spéciales pour le monde arabe.

Il n’y a pas qu’à Abu Dhabi qu’un avenir vert se profile. En effet, tous les pays limitrophes du Golfe et de la mer méditerranée bénéficient d’un ensoleillement conséquent avec une température allant jusqu’à 50°C en journée, et un vent violent la nuit. Ainsi, le fournisseur solaire allemand Coenergy construit une installation solaire qui produit 2 MW d’électricité sur le toit de l’Université du Roi Abduhlah, à Riad, capitale d’Arabie Saoudite. Ce projet est financé à hauteur de 11,3 millions d’euros par Saudi Aramco, l’une des plus grosses entreprises de pétrole du monde.

Le Maroc quant à lui investit dans l’énergie éolienne : à côté de Tanger, se dresse depuis 8 ans le premier grand parc éolien d’Afrique du Nord, comprenant 7 générateurs éoliens. Le projet a été financé par la banque publique allemande KfW. Depuis, les Français [3] ont bâti dans la même région un gigantesque parc contenant 84 éoliennes d’une puissance totale installée de 50,4 MW.

A Kuraymat, au sud du Caire, une centrale moderne a été érigée, qui utilise la chaleur du soleil et le gaz naturel pour approvisionner la capitale égyptienne avec 150 MW d’électricité. Ainsi, des collecteurs solaires avec des anneaux paraboliques sont installés pour capter la lumière du soleil. L’entreprise de Cologne Flagsol, filiale de Solar Millenium AG d’Erlangen, est associée au projet et à la construction du champ solaire. Les collecteurs couvrent une surface de 130.000 m2. Chaque collecteur est large de 6 mètres et long de 150 mètres. Environ 53.000 miroirs sont utilisés, dont la plupart provient d’Allemagne, entre autre de Schott Solar.

D’autres appels d’offre sont lancés en Algérie, Maroc, Israël et aux Emirats.

[1] Consommation d’électricité d’environ 12.500 kWh/hab en 2007 aux US
[2] Informations supplémentaires sur Masdar “Installation de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables aux Emirats arabes unis”, BE Allemagne 444 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59882.htm – 09/07/2009
[3] Parc éolien possédé par la Compagnie éolienne du détroit (CED), filiale marocaine de la société française Theolia – Informations supplémentaires : http://www.lejournaldetanger.com/avant_imp.php ?a=2245

[BE Allemagne numéro 447 (30/07/2009) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60153.htm]


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