Stock, 2009 - 140 pages - 14,50€
C'est la nuit. Julia est tirée de son lit par une bande de gamins du village, excités d'avoir mis la main sur celui que l'on surnomme Papa. Cet homme est traqué depuis des mois, il vient d'être arrêté, salement amoché, il attend dans une salle de classe. Julia s'en moque, de Papa ou des gamins. Au fond d'elle, c'est une jeune femme qui souffre, qui hurle et qui boit du cognac pour chasser ses démons. La faute à la douleur causée par une séparation, qu'elle porte en elle et qui la rend folle. Folle de rage.
Face au dénommé Papa, elle est dégoûtée. Malgré elle, elle lui sert à boire et à manger, entame une discussion, découvre quel genre d'homme il est. Papa aussi avait une femme, qu'il a quittée. Et ceci ne gagne pas son indulgence, elle se répète qu'il est un monstre à l'apparence humaine, et à travers lui c'est son mal d'Abel qu'elle ressent et qu'elle reçoit en pleine face.
« La colère la tire de l'enfouissement où la plonge la tristesse, c'est son mérite. Pour le reste, Julia en a une trouille bleue. Elle a découvert chez elle une zone insoumise et impossible à contrôler, qui la métamorphose en une créature déchaînée, délirante, rongée par la souffrance et l'effarement. »
Entre Julia et Papa, ce sont finalement deux bêtes traquées et affolées qui se rencontrent. De cette nuit insensée, survivra le plus fort. Celui qui aura sauvé sa peau. Que ce soit par la rédemption, la mort et une autre vie possible.
Un roman terriblement oppressant, qui dégage urgence et sursis, et crée un sentiment d'inconfort et de tension. On ne sait pas où et quand se passe l'histoire, mais peut-être les dernières pages dénoncent le genre de régime politique d'absolutisme qui sévit dans les pays sud-américains. Toutefois le propre de l'histoire dénonce essentiellement la folie d'une femme, affligée par une rupture amoureuse.
Je ne vous cache pas que ce roman m'a laissée bien perplexe.
du même auteur : Seule au rendez-vous (robert laffont, 2005), un très beau roman mettant en scène Marceline Desbordes-Valmore.
en librairie le 19 août.