Magazine Cinéma

Le Temps qu'il reste

Par Giuglio

19130582.jpg

Réalisé par Elia Suleiman

Avec Saleh Bakri, Yasmine Haj, Leila Muammar Plus...

Film français, palestinien.

Genre : Comédie dramatique

Durée : 1h 45min.

Année de production : 2009

Titre original : The Time That Remains

Synopsis:

The Time That Remains est un film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d'une famille (celle du réalisateur) de 1948 au temps récent.

Ce film est inspiré des carnets personnels de son père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de sa mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays.

Mêlant ses souvenirs intimes,  le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés "Arabes-Israéliens", vivant comme une minorité dans leur propre pays.

Mon avis:

Elia Suleiman possède un véritable style cinématographique, où l'on peut facilement reconnaître dans "Le Temps qu'il reste" l'influence de Buster keaton. Utilisant souvent  le comique de répétition, le cinéaste nous donne à voir, par son regard personnel et original,  les gens de son pays et l'occupation au quotidien. La présence militaire constante est tournée en dérision (cf la scène de pêche nocturne du père d'Elia, où en réalité celui-ci trafique un échange d'armes avec le Liban).

Reprenant l'Histoire Palestinienne depuis 1948, Elia Suleiman nous relate ses propres souvenirs, ceux de son père, résistant de la première heure à la colonisation Israélienne. Avant d'être un film politique, c'est avant tout un film humain où l'on assiste à la vie quotidienne des Palestiniens (Nazareth en particulier). Des scènes poétiques succèdent à des scènes humoristiques. Par exemple, le voisin du père d'Elia est un vieil homme qui s'est fait confisquer ses biens par les occupants. Pour subvenir à ses besoins, il travaille dans une station service. Un peu porté sur la bouteille, lorsqu'il est en état d'ébriété avancée, il se met sur la route près de chez lui et s'asperge d'essence pour s'immoler. Pas de chance: les allumettes refusent de faire la moindre étincelle. Pendant ce temps, son épouse appelle le père d'Elia. Celui-ci, sans précipitation, fumant sa cigarette, descend les marches qui le séparent de la route, écrase calmement son mégot du bout du pied, retire les allumettes des mains du vieil homme et le reconduit chez lui, toujours avec un calme olympien. Cette scène se répète quatre ou cinq fois.

Dans l'ensemble, le film se laisse voir, mais hélas le rythme lent finit par lasser un peu et endormir par ses longueurs, surtout dans la deuxième partie, où le comique de répétition devient redondance. L'apparition du réalisateur en clown triste à la manière du grand Buster K. finit par être trop appuyée, en raison d'une absence de rythme abîmant son propre style cinématographique, principalement en raison des redondances qui finissent par ennuyer.

En définitive, un film personnel, un vrai talent de cinéaste, légèrement mis à mal par une insistance un peu trop appuyée à mon goût personnel. Une oeuvre alourdie qui méritait une finition plus achevée techniquement. Avec une demi heure de moins, je pense que le film aurait gagné en qualité, nous touchant véritablement par sa poésie et son humour.

On peut voir à la rigueur .


  Comme Au Cinema

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Giuglio 25 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines