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"La plus belle ruse du Diable est de nous persuader qu'il n'existe pas" Baudelaire

Par Jessetseslivres
L'histoire :
Mathieu Durey, ancien séminariste reconverti dans la Brigade criminelle de Paris, apprend que Luc, ami d'enfance et flic également, a tenté de se suicider.
A la suite de ce geste, d'autant plus inexplicable que Luc faisait preuve aussi d'une ferveur religieuse, Mathieu est persuadé que son ami a dû faire face à une enquête particulièrement difficile qui l'a mené au désespoir et décide dès lors de suivre les traces de Luc et de ses dernières enquêtes.
Mathieu découvre qu'il travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l'Europe (Jura - Suisse - Pologne - Italie) dont les auteurs orchestrent savamment la décomposition des corps des victimes et s'appuient sur une symbolique satanique.
Ces différents meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, à un moment de leur existence, frôlé la mort et vécu une Near Death Experience. Peu à peu, une vérité effrayante se révèle : ces tueurs sont des miraculés du Diable : lors de leur état de mort imminente, ils ont prêté Le serment des Limbes, pacte avec Satan qui leur a permis de revenir à une vie vouée à commettre le mal.
Mathieu saura-t-il préserver sa vie, sa foi, sa rationalité et ses proches dans cette lutte qui le confronte au Mal?
Critique :
La sortie (en poche, pour des raisons budgétaires évidentes) du dernier Grangé est, pour moi, un événement très attendu.

Ayant été quelque peu déçue par ses deux derniers opus (L'Empire des Loups et La Ligne noire), j'appréhendais quelque peu la lecture du roman de celui qui m'avait tant fait frissonnée avec Le Vol des Cigognes et plus particulièrement Les Rivières pourpres.

Deuxième tome d'une trilogie, initiée avec La ligne noire et qualifiée par l'auteur de "remontée vers le Mal", Le Serment des limbes est d'une noirceur...diabolique.

Une phrase de La Ligne noire évoquait déjà l'intrigue du Serment des Limbes, lorsqu'un protagoniste du roman découvre dans les faits divers l'histoire d'une "infirmière de la banlieue de Catane, qui passait pour une sainte et qui venait de tuer son mari à l'acide" (La Ligne noire, Ed. Albin Michel, 2004, p.495).

Ce thriller porte la marque de Grangé ; son style d'écriture n'a pas varié : des chapitres courts, un style fluide, pas de longues descriptions inutiles, un rythme haletant et des coups de théâtre qui relancent l'intrigue.

Les thèmes abordés sont nombreux : le combat entre le Bien et le Mal, les expériences de mort imminente, la crise de la Foi et le (très populaire) complot de l'Eglise face à une vérité qui dérange et qu'elle veut garder secrète.

Ce livre est une belle réussite que je vous recommande (déconseillé néanmoins à celles ou ceux qui ne trouvent plus le sommeil après un épisode de X Files) :

- les personnages sont complexes, en proie au doute et à la peur, capables de se tromper et animés d'une détermination sans faille ;

- les sujets traités sont fouillés, bien documentés et l'ensemble crédibilise l'intrigue;

- l'auteur mêle le suspense d'une intrigue policière aux interrogations communément partagées sur la mort, la foi et l'existence du Mal;

- les rationnels sont rassurés : tout a une explication concrète, une origine qui ancrent le récit dans la réalité.

Seul petit bémol : la fin ... ce qui semble être un des problèmes de Grangé. Son idée de départ l'a entraîné trop loin et il ne sait plus comment trouver une fin crédible alors qu'il ne lui reste que quelques pages pour clôturer son histoire. Le dénouement paraît cousu de fil blanc, trop rapide et sans saveur après le voyage dans lequel il nous a entraîné.


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