Magazine Culture

Une rose en hiver - Kathleen E. Woodiwiss

Publié le 20 août 2009 par La_liseuse

Une rose en hiver - Kathleen E. Woodiwiss

Il y a peu, Happyfew et Chiffonnette lançaient les harlequinades 2009. Elles nous offraient ainsi l’opportunité de réaliser une étude approfondie des mœurs de notre société passée ou actuelle en choisissant le roman harlequin de notre choix. Sachez qu'il existe dans le  roman d'amour,  pléthore de sous-genres.
Depuis les billets doux pleuvent ! J’ai bien ri en lisant les chroniques de lectrices rouges de confusion en passant à la caisse, tentant vainement de cacher LA fameuse couverture qui en dit long sur l'intrigue.
Pour ma part, j’ai pioché dans ma bibliothèque, un livre volé à ma mère et dévoré en cachette il y a une dizaine d’années. J’étais curieuse de savoir si mon regard - de l’ado à l’adulte - allait beaucoup changer.
 

Une rose en hiver - Kathleen E. Woodiwiss
 Editions France Loisirs - 1988 - Romance historique
Présentation de l'éditeur : Entre Christopher Seton et Erienne Fleming, la rencontre fut brève, passionnée, inoubliable... Et pourtant Erienne doit oublier : demain, son père, le maire de Mawbry, la met aux enchères. Oui, le plus offrant sera son mari. M. Fleming a des dettes de jeu à honorer et dans l'Angleterre du XVIIIe siècle pareille pratique est admise... C'est Lord Saxton qui l'emporte. On le croyait mort et le voici qui réapparaît, corps difforme, visage masqué de cuir. Erienne ne peut que se soumettre. Malgré sa répulsion, elle est bientôt touchée par la tendresse délicate de ce mari inconnu puis, dans l'ombre de l'alcôve, plus intimement troublée. D'étranges souvenirs assaillent son corps et son cœur... Quel est donc le secret de Lord Saxton ?

Ecrit en 1982, cette relecture de la belle et la bête n’a pas trop pris de rides au final.  Comme dans une grande majorité des romances historiques, notre héroïne est on ne peut plus indépendante, fière, n’hésitant pas à donner son avis là où on ne l’attend pas, faisant des choix qui souvent agacent ces messieurs. Bref, une femme en avance sur son temps, ce qui en cette fin de siècle des lumières n’est pas de bon goût. Erienne est la victime toute désignée de son père qui, pour se hisser dans la haute société britannique, est prêt à tous les sacrifices. Comprenez bien que criblé de dettes, Avery Fleming peut bien vendre aux enchères la chair de sa chair, allons donc ! Et tant pis, si l’acquéreur est vieux, hideux et sans retenue pourvu qu’il ait une bourse bien garnie. Un vrai défilé de mode ! Poor Erienne.
Le plus offrant n’est autre que Lord Stuart Saxton, un homme masqué de retour d’entre les morts. Erienne doit accepter son sort mais surtout oublier Christopher Seton pour qui elle entretient des sentiments troubles. Mais ce dernier est un homme de ressources. Elle sera sienne. Tous les coups sont permis. N’en déplaise au papounet. Cette romance débute d’ailleurs par un malentendu qui place l’intrigue sous le signe des joutes verbales, quiproquos et autres guéguerres entre protagonistes. C’est assez cocasse et bourré de clichés mais le procédé fonctionne très bien. On frissonne de concert et de plaisir avec Erienne quand celle-ci pose ses yeux d’un feu couleur d’améthyste sur l’arrogant mais diablement séduisant Christopher Seton - toujours au bon endroit et au bon moment quand il est question de sa belle -, et on frissonne de peur en croisant l’inquiétante silhouette de Lord Saxton, traînant derrière lui bien des secrets appelant à la vengeance.

Alors oui, Une rose en hiver manque quelque peu de suspense du fait d’une intrigue plus que prévisible. La trame, toute classique, reprend encore une fois le schéma de la pauvre demoiselle vendue contre des pièces sonnantes et trébuchantes. Christopher comme Lord Saxton noient leur dulcinée sous une avalanche de "comme t'y est belle" jusqu'à l'overdose. Si on le sais pas, on le saura jamais !  Côté galipettes, une chose est sûre, Kathleen E. Woodiwiss n’aime pas s’attarder sur les scènes d’amour qui sont très brèves mais toutefois explicites. La scène du carrosse le prouve ! Chaud devant. 
Hormis ces quelques points malheureux, ce récit offre une palette de personnages intéressants de par leur évolution et les liens qu’ils nouent entre eux. Le trio amoureux que forme Erienne/Christopher/Stuart est assez complexe puisque naît sur une succession de préjugés. Le frère d’Erienne ne peut qu’émouvoir par son parcours autant physique que psychologique. Il est l’image même du vilain petit canard. Autre point intéressant, bien que secondaires, les faits historiques sont abordés tout comme les préoccupations quotidiennes du XVIIIème siècle. Le masque est tombé, il est vrai, assez tard mais cela a pu permettre de nombreuses et séduisantes péripéties jusqu’au dénouement final. Pour conclure, voilà une romance à l’écriture fine et au rythme haletant. Bonne pioche !

Une rose en hiver - Kathleen E. Woodiwiss


Conclusion, ais-je envie de poursuivre l’aventure harlequinesque ? Pas tant que ça !

Je m’aperçois qu’adolescente, j’étais très friande de ce type de lecture. Je piquais les Danièle Steel et les romances historiques à ma mère. Peut-être qu’il existe des passages dans notre vie qui nous incitent plus à les lire. Des sortes d’étapes initiatiques ou existentielles. Qu’en dites-vous ?

 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


La_liseuse 25 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine