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Economie, croissance, rigueur budgétaire: Expérience et leçons d'Italie...

Publié le 09 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

SELECTION RELATIO SUR LA CROIX:
Entretien Tommaso Padoa Schioppa, ministre de l’économie italien.

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La Croix : Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, vient de rappeler toute la nécessité d’appliquer avec rigueur le pacte de stabilité. Ce rappel est-il aussi destiné à l’Italie ?

t visée. En même temps, nous avons respecté nos engagements vis-à-vis du pacte de stabilité. Je vais probablement finir l’année avec un solde représentant 2,4 % du PIB au lieu de 2,8 % inscrits et, pour 2008, notre prévision est un déficit de 2,2 % du PIB alors que l’Italie n’a pas de tradition forte de rigueur budgétaire. Pour 2008, je suis assez confiant dans le fait que le Parlement, qui dispose davantage de pouvoirs budgétaires qu’en France, le respectera. En 2007, alors que nous avons présenté un budget très sévère, il n’a pas modifié les soldes.

La France, elle, argumente qu’elle peut tenir ses objectifs budgc="http://www.blogspirit.com/img/la-croix/commun/pix_trans.gif" width="1" />Bien entendu, la croissance améliore les indicateurs. Mais l’expérience italienne montre qu’on ne peut pas compter exclusivement sur une meilleure performance de croisse publique est elle-même un frein à la croissance parce qu’elle crée de l’incertitude, empêche la confiance des marchés. L’ajustement budgétaire n’est pas en conflit avec une politique de croissance. C’est même une composante de la stimulation de la croissance car elle crée de la confiance, de l’efficacité économique et permet de modérer les taux d’intérêt sur la dette.

Quelle est la bonne riposte à avoir entre Européens face à l’euro fort ?

La zone euro a une monnaie forte. Je crois que talienne, est de développer la compétitivité de qualité par rapport à la compétitivité de prix. Dans un marché global, il est clair que devant la présence de niveaux de prix beaucoup plus bas empétitivité de qualité doit être l’arme des économies européennes. C’est ce que l’Allemagne a été capable de faire depuis une dizaine d’années. Les secteurs exportateurs italiens commencent à prendre l’habitude de travailler dans une monnaie qui pouvait s’apprécier de manière significative comme l’euro.

Outre l’euro fort, les entreprises craignent aussi de subir un coût du crédit plus élevé du fait de la crise de liquidités, ce qui obérerait leurs investissements. Cette crise du crédit va-t-elle selon vous peser sur la conjoncture européenne ?

Le terme de crise n’est pas enti&#était probablement nécessaire, de l’appréciation du risque. Le risque était sous-payé, ce qui n’est pas sain pour le fonctionnement du système financier et de l’économie. Cette correction a eu lieu et elle implique des prix plus élevés pour la prise de risque. Cela peut avoir un effet de ralentissement sur l’activité économique. Mais, en même temps,e.

Nicolas Sarkozy a sévèrement critiqué la gestion de cette « crise » par la Banque centrale européenne. Quelle appréciation en faites-vous ?

La BCE a très bien géré cette turbulence. Elle a agi vite, elle a rassuré les marchés et elle n’a pas hésité à faire des injections de liquidités importantes pour justement éviter un risque de crise de liquidités. Aucune institution financière européenne n’a éttrans.gif" width="1" />

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L’Eurogroupe, comme organe politique, doit-il faire contrepoids à la BCE ?

idth="1" />L’Eurogroupe pourrait faire beaucoup plus pour l’intégration financière des marchés, donner plus d’impulsion à la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne (NDLR : de compétitivité européenne à moyen terme), inspirer des actions plus ambitieuses dans l’investissement. Il ne doit pas s’occuper seulement des politiques budgétaires nationales.
Rien de cela;canisme de présence mutuelle dans leurs organes respectifs qui fonctionne très bien. C’est une architecture institutionnelle très avancée en comparaison avec d’autres pays du monde. Chacun des deux a un domaine de compétences propres.
L’Eurogroupe, en pratique, offre l’avantage de fonctionner comme un club relativement petit. On y compte8217;économie de l’UE) en compte plus de 150 et s’apparente de plus en plus à une assemblée : on fait des déclarations préparées à l’avance mais sans développer de vrais échanges de vue, comme à l’Eurogroupe, où l’on peut s’influencer mutuellement par les arguments qu’on exprime dans une discussion. On dispose là d’une capacité de délibération collective et on peut faire plus.
Le risque de l’Eurogroupe est de rester une enceinte où chacun raconte aux autres ce qu’il est en train de faire et où joue l’émulation plutôt que la décision commune. L’Eurogroupe pourrait définir des positions communes, à l’évidence sur le change, sur des sujets communautaires mais aussi sur des sujets internationaux, comme au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. C’est un héritage du passé que la deuxième monnaie du monde n’ait pas son siège au Fonds qui s’appelle précisément monétaire. Il faudra à terme y disposer d’un siège unique.
RECUEILLI PAR SÉBASTIEN MAILLARD (à Luxembourg)
(1) Président du centre de réflexion Notre Europe fondé en 1996 par Jacques Delors, Tommaso Padoa Schioppa a succédé vendredi 5 octobre au Britannique Gordon Brown au poste de directeur du comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance politique du Fonds monétaire international.

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