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"20th Century Boys-Chapitre 2 : le dernier espoir"

Par Loulouti

Incontestablement je suis tombé sous le charme du film "20th Century Boys-Chapitre 1" dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler avec enthousiasme. J’ai très récemment commandé le dvd collector sur le net. Et pour la première fois dans ma vie je comptes bien un jour m’attaquer à la lecture du manga d’origine, imaginé par Naoki Urasawa.
Mercredi dernier est sorti sur nos écrans le second volet de la trilogie cinématographique, "20th Century Boys-Chapitre 2 : le dernier espoir" mis en scène une fois de plus par Yukihiko Tsutsumi.
J’emplois la formule générique "sur nos écrans" avec beaucoup de dépit et de colère. Le long métrage est, à ma connaissance, projeté dans 3 salles en France dont une à Paris (merci à l’UGC Orient Express du Forum des Halles pour ce courageux pari) pendant qu’on nous inondait de bouses en tout genre.
Je fais des vœux pour que le dernier opus bénéficie d’une sortie dans l’hexagone dans quelques mois, car à ce rythme là…
Eu égard à mes obligations professionnelles et ma vie familiale je n’avais qu’une fenêtre de tir extrêmement réduite pour assister à la projection du second chapitre des aventures d’une bande de gamins imaginatifs.
Je m’abstiendrais de vous résumer le premier segment pour ne pas vous noyer dans une masse d’informations. Charge à vous de vous reporter à ma chronique.
Japon, 2015. Quinze ans ont passé depuis le Nouvel An sanglant. Le pays est sous la coupe d’Ami, mystérieux dirigeant de l'archipel et de sa secte qui appliquent avec soin le cahier de prédictions de la bande à Kenji.
 
Kenji et ses amis sont décrits par l’historiographie officielle comme une bande de terroristes alors qu’ils sont au contraire des héros méconnus. Ami est célébré dans le monde entier comme un sauveur alors que leader nippon a en sa possession un "nouveau cahier de prédictions" qui contient de sombres prédictions pour la terre et la survie de la race humaine.
Il y est dit aussi qu’un sauveur se dressera sur la route d’Ami qui souhaite devenir Dieu. 
Kanna, nièce de Kenji, (Airi Taira), adolescente en rupture de ban avec l’ordre établi par le parti de l’Amitié, s’engage sur la voie de la lutte à l’approche de ces temps d’Apocalypse.
L’univers des mangas m’est assez étranger. J’ai une connaissance on ne peut plus basique qui ferait pâle figure face à votre savoir. C’est certainement l’une des raisons qui m’ont fait si fortement aimé le concept de base de "20th Century Boys". D'emblée je me suis reconnu dans une idée de départ aussi novatrice et fraîche.
Nous avons toutes et tous faits partie d’une bande de gamins peu ou prou turbulents et imaginé le monde tel qu’il le serait à nos 30, 40 ou 50 ans.
Celle de Kenji a un destin extraordinaire. En 1969, dans leur base secrète, ils décrivent avec force de détails ce que sera le Japon 30 ans plus tard quand une mystérieuse organisation sous la coupe d’Ami prendra le pouvoir et fera subir au pays de redoutables catastrophes.
J’ai replongé avec délectation dans cette uchronie nippone. Ce second volet reste à la base un long métrage où l’ambiance, teintée de peurs millénaristes, est pesante. Nous sommes au cœur d’un régime qui rappelle les pires dictatures du 20ème siècle.
Personnification du pouvoir, endoctrinement et manipulation des foules, torture morale et physique, réécriture de l’histoire sont les maîtres mots d’un gouvernement oppresseur.
Œuvre de fiction, "20th Century Boys-Chapitre 2 : le dernier espoir" n’en a pas moins un cachet historique avéré.
Mais au beau milieu de temps aussi troublés il y a toujours des figures héroïques qui se lèvent pour remettre en cause l’ordre établi. Kanna, nièce de Kenji, en digne héritière de son oncle, a soif de vérité(s).
Le long métrage choisit justement de prendre le personnage de Kanna comme point d’appui principal. Elle mène un combat pratiquement seule au début mais réussit à rassembler les ami(e)s de son oncle et fédère les mafias chinoises et thaïlandaises, un comble !!!
Son enquête l’amène à s’interroger sur l’identité d’Ami qui faisait partie de la bande de Kenji 45 ans plus tôt. Le film est en ce sens bâti comme une investigation policière. Ces recherches font grimper la tension au fil des minutes. Le climat en devient pesant et le spectateur guette la moindre preuve.
Ce second volet bénéficie d’une construction quasi identique au premier film. Bon nombre de réponses aux questions que les héros se posent sont enfouies dans un passé lointain. Les allers retours entre aujourd’hui et hier sont réguliers mais dispensés avec soin, ils ne nuisent aucunement à la fluidité de l’histoire.
Le film est dynamique, flamboyant par moments. Les moments de réflexion alternent avec des séquences d'action pure dans un savant et équilibré mélange. .
Adapter une œuvre fleuve (22 tomes) d’un manga relève d’un sacré défi. Dans "20th Century Boys-Chapitre 2 : le dernier espoir", le cinéaste réussit le tour de force de mettre en scène une dizaine de livres et prend des libertés avec le matériau d’origine, ceci avec la bénédiction du mangaka.
Le scénario fourmille de mille détails, de précisions. Rien n’est laissé au hasard. Le Japon dictatorial d’Ami prend naissance sous nos yeux avec une étonnante facilité. Et ce monde là fait surtout peur. Si vous n'êtes pas dans la norme vous serez rééduqués.
Déjà passionné par le premier film, je me suis jeté à corps perdu dans cette seconde histoire tant le récit passionne dés les premières secondes. Nous avons le droit tour à tour à des moments dramatiques, enthousiasmants, stressants. On passe par toutes sortes d’émotions et de sentiments. La sympathie envers Kanna s’établit immédiatement.
Le metteur en scène n’en fait pas des tonnes. Pas besoins d’artifices ou de discours grandiloquents pour nous démontrer une chose ou affirmer un fait. L’anonymat du masque d’Ami suffit à caractériser le personnage.
 
Les personnages sont campés par des interprètes choisis avec soin et précision. Et la magie du cinéma opère pleinement. J’ai eu l’occasion d’examiner la ressemblance entre les protagonistes du manga et les héros du film, les similitudes sont étonnantes. Au japon comme ailleurs, il y a des maquilleurs, des perruquiers et des coiffeurs de talent. C’est criant de vérité.
Je ne vais pas vous énumérer une liste de 20 comédiens nippons mais je me limiterai à seul nom, celui de l’actrice Airi Taira qui incarne Kanna. La jeune comédienne fait preuve d’un dynamisme tout japonais, d’un charisme incroyable pour son âge et d’un jeu d’acteur extrêmement séduisant.

Bref vous l’aurez compris, j’ai passé un moment unique. Et je suis sûr d’une chose : dans quelques jours ou quelques mois, quand je relirai cette chronique, mon impression sera sûrement d’avoir survolé le formidable potentiel cinématographique de "20th Century Boys-Chapitre 2 : le dernier espoir". Mais personne n’est parfait.
J’ai pris un pied énorme.
En attendant la fin de l'épopée...

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