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Le film Français c'est...boulversifiant.

Par Newwavehooker
Le film Français c'est...boulversifiant.
D'habitude quand on me propose d'aller voir un film français au cinéma (je ne parle pas des comédies ou des films d'actions ratés), généralement, en toute mauvaise fois assumée, je réponds : "non, franchement, aller voir la vie de gens qui habitent à coté de chez moi et qui vont se lamenter au café d'en face sur le manque d'amour dans leur couple ou de la dépression de la soeur cancéreuse, tout en allant acheter une baguette de pain (très important), ça ne m'intéresse pas".Et pourtant, comme le coeur a ses raisons que la raison ignore (ça fait très titre de film français) je fus aujourd'hui convié à aller voir, on prend son souffle, : "Non ma fille tu n'iras pas danser". Bahm ! déjà dans le titre on sait qu'on ne va pas se tromper. Il y a d'un coté les films américains qui, lorsqu'ils arrivent en France, sont rebaptisés avec un "very", un "super" ou un "american" dans le titre. Genre "verydélire", "superdéfonce" ou "american rigolo", et coté français on a de la poésie de bazar type "ne t'en vas pas, c'est deja Novembre", "tout est gris, je t'attends", "je voulais savoir si tu rentrais tard".Donc nous y voila, dans la salle, admirant la création française. Bon autant le dire tout de suite, je n'ai pas été déçu. Commençons par le meilleur : Le pain ! Oui, ils l'ont fait, moi qui ironisait depuis toujours sur la scène du mec qui va acheter du pain (sans vraiment savoir si elle existait), et bien j'en ai eu 2 pour le prix d'une. Tout d'abord, la mère (Marie-Christine Barrault) qui demande: "qui va acheter du pain", la fille (Chiara Mastroiani) qui répond : "j'y vais", la mère : "mais enfin, tu ne t'es même pas lavé", et la fille y va quand même. Cut. On la voit revenir avec une baguette dans la main. Whoa, 10 € pour voir ça. 2eme scène de pain acheté, un peu plus tard , par le père, filmé un peu dans l'ombre de l'appartement. C'est beau.Une multitude de dialogues incroyables du genre : "veux-tu de la tartiflette ?", "oui, et je vais prendre du coca" (non, non ce n'est pas une comédie, je vous promets), ou des phrases lancées au milieu du film : "je crois que je vais mourir" ou des proverbes déclamés comme des vers de Shakespeare, comme ça pour rien, sans but.Même quand les gens dépriment dans le film on ne ressent aucune émotion, ca ne touche même pas, tellement on nage dans le pathos le plus lourd, on a simplement l'impression de voir le sketch des inconnus : "le Doutage" ! Mais voila, c'est vraiment "le doutage". C'est dingue qu'on en soit encore là.
Et sinon, coté scénario, le néant multiplie le vide : Une femme qui se sépare de son mari, qui vit avec ses enfants, sa famille voudrait qu'elle reprenne un travail, sa soeur enceinte veut divorcer aussi, et son frère sort avec une fille au look de jongleur immonde (ils se préparent d'ailleurs dans le film à partir au festival des vieilles charrues, certainement pour y cracher du feu). La femme déprime dans la maison familiale en Bretagne (tu parles), les parents partent en vacances en Italie, le père pense qu'il va mourir parce qu'il sent sa joue raide. Mais non. finalement on en entendra plus jamais parler dans le film. La soeur ne divorce pas. La femme déprime beaucoup. Casse les couilles à tous les personnages du film. Le mari s'appelle Nigel. On ecoute making plan for Nigel de Xtc. La femme propose de la tartiflettes à son pseudo amant dont elle ne veut pas, mais qu'elle veut, mais qu'elle ne veut pas. Au final le fils tente de se suicider, comme la moitié de la salle qui avait déjà préparé une corde, mais voila le générique de fin qui sauve le public.Et même pas de bétisier de Jackie Chan dans le générique de fin, histoire de justifier tout ce gachis de pellicule. (du coup j'en mets un ici) Climax du film, une scène de 15minutes de légende bretonne, sorti du contexte, au son d'instruments folkloriques ultra mal mixés qui font très mal au crâne, ou l'on voit des gens danser et mourir. Cut. On revient dans le film normal. AAAAAAARgh.Qu'est ce qu'il s'est passé, ou sont donc les 10€ que je viens d'investir ? Bon, je triche, car grâce à mon abonnement UGC à 20€ par mois, au bout de deux films américains payés, je peux aller voir tout le reste gratuitement, et heureusement, car franchement, ou est passé l'argent ? On devrait quand même payer une place de cinéma au prorata de ce qu'ils ont mis dans le film. C'est comme si j'achetais un jambon beurre au même prix qu'un sandwich foie gras, langoustes, truffes. Bon le deuxième ne sera pas forcement bon, mais au moins on sait qu'on va se gaver. "Non ma fille tu n'iras pas danser" n'est pas le film le plus nul que j'ai vu cet année, puisque j'ai vu "Antichrist", mais il est au moins ex-aequo.Sans exagérer, je ne suis pas uniquement pour du cinéma d'action à grand spectacle, j'aime aussi des choses intimistes et bien ficelées, mais là, je préfère vous donner un bon tuyau. Si vous voulez vraiment dépenser vos 10€ en film français, descendez au café en bas de chez vous avec un ami, prenez vous 1 boisson chacun, regardez les gens, écoutez les , ce sera pareil, aucune différence, ps plus de mise en scène ou de meilleurs dialogues. Sinon, vous pouvez aussi frappez chez votre voisin et lui demander de rester toute la journée dans son salon pour l'observer avec sa famille. Il parleront aussi de tartiflette, d'endives, de scolarité des enfants, de maris chiants, de boulot fatiguant, peut être même que quelqu'un se coupera le doigt avec le couteau a pain. Bref, un film français quoi.
PS. c'est moi, ou les acteurs français dans Inglorious Basterds sont les plus nuls du film ? Personne ne leur avait demandé de jouer comme si on etait dans un théatre de boulevard , si ?

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LES COMMENTAIRES (1)

Par PANGLOSS
posté le 08 septembre à 12:33
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drôle et tellement vrai. bien joué.

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