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Anthologie permanente : Kiki Dimoula

Par Florence Trocmé

prologue
(La couverture du livre parle)
On m’a mis sous l’aisselle
en me chargeant de les retenir
et de les signaler
quelques pages de vers
une vie, en somme.
Ma situation est très difficile.
Je suis en relation étroite
avec la première page :
incertaine, fantasque.
Elle m’a confié être fille
de l’inaccompli.
Et quand je m’ennuie avec elle,
elle assure
que les suivantes aussi sont d’origine
tout aussi chiche.
Une seule d’entre elles
se vante
d’être venue du soleil.
Mais il s’agit, apparemment,
de pures imaginations :
La majorité des vers s’obstine à affirmer,
avec une arrogance inexplicable,
n’avoir aucune, absolument
aucune parenté
avec des choses d’aussi belle humeur
que, disons, le soleil.
On m’a donc désigné
portefaix de mélancolie.
Au fond, examinez
la question par vous-mêmes.
A tout le moins
montrez-vous bons
pour une couverture de livre
irresponsable,
absolument irresponsable.

extase

Mon enfant tout petit
a fait encore une bêtise grave.
Il a grimpé sur la rambarde de l’univers,
a heurté de la main
l’assiette rouge
pendue au mur du ciel,
et il a renversé sur lui toute la lumière.
Dieu est resté perplexe
en voyant le soleil
vêtu d’habits d’enfant
descendre au pas de course
l’escalier de mon imagination
pour arriver chez moi.
Et moi, me voici
maintenant
qui gronde avec sévérité
mon enfant tout petit
tout en volant secrètement
le soleil répandu sur lui.
Kiki Dimoula, deux poèmes extraits du recueil Par contumace, traduits du grec par Myrto Gondicas.
Contribution de Myrto Gondicas


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