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OMRY à l'Alhambra

Publié le 12 juin 2009 par Assurbanipal
OMRY à l'Alhambra Pierrick Pédron. OMRY.
> Paris.L'Alhambra. Mardi 9 juin 2009. 20h30.
La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Indéfroissable Juan Carlos Hernandez.
Première partie

Laurent Robin
: batterie
Benjamin Moussay : orgue Hammond, claviers
Vincent Lafer : claviers
« Tamac Moloch » morceau inspiré par une nuit de folie au Nigeria. Une espèce de groove spatial assez amusant. C'est de la musique de danse jouée dans une salle de concert. Il y a maldonne. Si des musiciens aussi talentueux ont choisi de se limiter au divertissement, pourquoi pas ? Mais qu'ils ne fassent pas les choses à moitié. Qu'ils jouent aux Bains ou autre établissement nocturne du genre afin que le public puisse danser au son de la musique. Ca reste du groove de Blanc. Le batteur tape fort avec des balais ce qui est original. Il alterne balais et baguettes avec des gestes courts des bras. L'Afro Beat est très loin. Avec le solo d'orgue Hammond de Benjamin Moussay, cela devient plus Jazz. Les claviers s'amusent comme des petits fous.
Une variation sur un morceau de musique classique (Bach ?).
Puis vient « Monica in London ». C'est l'histoire des amours tumultueuses de Laurent Robin avec une fille de Montréal à Londres. Il la cherchait partout et quand il la trouvait il voulait la jeter dans la Tamise. Le morceau est très sombre, torturé. Leurs disputes devaient être terribles vu ce que j'écoute.
« Aude to doo doo da ». Encore un morceau dédié à une fille, une Française. C'est beaucoup plus chaud, sensuel que le morceau précédent. Ca a dû mieux se passer avec celle là qu'avec Monica. Ca donne envie de danser enlacés. Cette Aude là doit savoir faire bouger son corps sans effort.
Après un groove sensuel en diable, ils finissent dans le planant. La belle Française a disparu. Ils repartent à l'attaque mais en plus sombre. C'était « In Moscou ».
ENTRACTE
OMRY
Pierrick Pédron : saxophone alto
Laurent Coq : Fender Rhodes, piano
Chris de Pauw : guitare électrique
Vincent Artaud : guitare basse électrique
Frank Agulhon : batterie
> Fabrice Moreau : batterie
Un écran vidéo est installé en fond de scène et diffuse pendant tout le concert des images superfétatoires à mon goût. La musique suffit à éveiller l'imaginaire. Elle n'a nulle besoin d'un autre art comme adjuvant.
Les batteurs montent sur scène et commencent à jouer en douceur avec les maillets. Tambours et cymbales chantent à l'unisson. Le guitariste et le bassiste les rejoignent et branchent leurs instruments. Laurent Coq s'installe aux claviers. C'est parti. Début rock'n roll et ça se calme pour l'arrivée de Pierrick Pédron. Ca sonne bien dans cette grande salle. La musique est ancrée dans le passé, bien présente et tournée vers le futur. Que demander de plus ?
Broderie du clavier. Les batteurs sont en fusion. Une tête à deux cerveaux, 4 mains et 4 pieds, le Visnou de la batterie. Vincent Artaud pose les fondations de l'édifice. Ca décolle dès le premier morceau. Le son de l'alto vole au dessus de la lave en fusion du groupe, sans se brûler les ailes.
Enchaînement direct sur un signe du patron. Ca repart au rythme d'une course poursuite pour Starsky et Hutch. Pour les titres voyez l'album Omry disponible chez tous les marchands de musique enregistrée dignes de ce nom. Ca bouge. Les lignes de fauteuils balancent au rytme des spectateurs emportés par la musique. Ca va vite et c'est bon ! Pierrick contrôle son groupe d'un geste. Groove tranquille basse/batteries alors que le clavier virevolte comme un essaim d'abeilles à l'attaque. Quand tout le groupe attaque, ça vous arrache. Pierrick est capable au sax alto d'un son grave, proche du ténor, qui se détache du tumulte ambiant. Ca enchaîne toujours. Pas de pause pour applaudir. On déguste. Il faut une grande scène pour que l'énorme son de ce groupe se déploie. Vivement la version estivale en plein air ! Guitariste et bassiste s'amusent à des bruitages électroniques alors que les batteurs maintiennent le groove.
Une sorte de ballade. Un fil conducteur court entre les morceaux. Pierrick Pédron, dans la jeune génération (moins de 44 ans selon l'INSEE) ne serait-il pas le meilleur sax alto en activité ? Créatif, touchant, puissant, pas prétentieux, pas ennuyeux. Cette musique vous emmène, comme la Mer, à bon port heureux comme Ulysse. Pierrick Pédron n'est pas Breton pour rien, parole de Rennais ! Pause pour applaudir.
Pierrick annonce « Omry. Partie 2 ». Ca balance avec une influence proche orientale. Ca commence doucement puis des éclairs de rock'n roll viennent briser tout. Déchaînement de violence coordonnée par le sax. Ils se calment très vite pour revenir à la douceur. Une voix parle en fond sonore dans une langue étrange. Pierrick revient pour exposer le thème tout en douceur. Solo de guitare bien rock'n roll sur une belle Gibson rouge dans le genre de celle de Chuck Berry. Chris de Pauw joue au guitar hero. Cette machine tue tous les fascistes. Pierrick y ajoute le son du sax alto. Derrière, basse et batteries poussent sans relâche.
Ca enchaîne avec un solo de basse prolongé par le séquenceur. Vincent Artaud reste seul sur scène à genoux pour contrôler les effets de sa basse. Il utilise le même modèle que Sir Paul Mac Cartney mais modernisé. Ca plane et ça vibre. Avec ce groupe, pas de doute, Pierrick Pédron a le truc du moment, un truc qui durera. Vincent Artaud recrée la Mer, le vent, les mouettes, tout un monde de rivages mystérieux et d'horizons lointains avec une guitare basse électrique et un séquenceur. Rien de démonstratif juste une Ode à la Beauté. Laurent Coq le rejoint puis les batteurs. Ils relancent doucement la machine. Tout le groupe est revenu sur scène. La guitare ponctue doucement. C'est reparti pour un autre tour de magie. Laurent Coq est au piano. C'est la ballade fatale. Le piano s'échappe alors que basse et batteries le suivent. Le sax alto de Pierrick s'envole mis à feu par la rythmique.
Ca monte, ça monte. Laurent Coq repasse aux claviers. C'est devenu électrique, pyrotechnique, cosmique, cataclysmique. Alors que des images de route défilent à l'écran, ces gars tracent leur route et nous emmènent où ils veulent, quand ils veulent. Ca dépote sévère. Cessation soudaine des hostilités. Ils repartent plein gaz avec une accélération digne d'une F1.
Le concert se termine. Duel de batteurs pour boucler la boucle. Mon voisin est un vieux gentleman anglais, batteur de Jazz. Il se régale. C'est varié, ça tricote. Le duel se règle aux baguettes. Ils se jugent, se jaugent, s'écoutent, se provoquent, se répondent. Seul Laurent Coq est resté sur scène les écouter.Ca se termine avec une note de claviers à l'unisson avec les batteurs.
RAPPEL
Retour au Jazz avec un duo piano/saxophone alto. Pierrick Pédron ne chante pas ce soir. Il n'en a nul besoin tant il sait faire chanter son saxophone alto. Et ça paie. Cette ballade nous enveloppe dans une bulle de douceur. Le reste du groupe revient sur scène. Un solo de guitare puis la fin sur le thème.
Applaudissements, révérences, sifflements d'admiration. Quel concert ! Comme tous les autres spectateurs je pourrai dire que j'y étais.

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