Vendredi 20 mars 2009. 20h. Le Sunset.
Concert de lancement de l'album « Omry » de Pierrick Pédron.
Pierrick Pédron : saxophone alto
Laurent Coq : Fender Rhodes, piano
Vincent Artaud : guitare basse électrique
Chris De Pauw : guitare électrique
Fabrice Moreau : batterie
Frank Agulhon : batterie
La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Incassable Juan Carlos Hernandez
Les petits poufs d'école maternelle du Sunset sont toujours là avec leur confort si particulier... Pour rentabiliser la salle, le groupe donne deux concerts à 20h et à 22h. 20h c'est trop tôt pour des Jazzmen. Ca commence à 20h30 avec les deux batteurs seuls sur scène qui font doucement monter la pression. « Les musiciens viendront après » comme dit gentiment la serveuse présentatrice. Les batteurs sourient et jouent de la musique. Ca tricote doucement mais fermement. Fabrice aux baguettes, Franck aux maillets. Ils sont côte à côte. Le reste de la troupe les rejoint sur scène et s'installe alors que les batteurs continuent tranquillement leur partie. Le bassiste a en mains la basse modèle Sir Paul Mac Cartney. Ca sonne assez rock psychédélique. Le son du sax est assez planant lui aussi. Groove souple et puissant à la fois. C'est bon comme ça. Il y a un climat et la danse de l'infidèle du saxophone alto au dessus. Pierrick se tait. Laurent Coq plane sur son clavier. Les deux batteurs se mêlent parfaitement. Chacun apporte sa pierre à l'édifice sans qu'aucun ne soit envahissant.
Enchaînement direct avec un morceau plus dur, au rythme proche du reggae. Ca repart sur un rythme plus rapide, genre course poursuite à San Francisco en Chevrolet dans les 70's avec la voiture qui bondit en descendant la côte. Ils se déchirent ces petits gars. Passage calme avec broderies de clavier bien soutenu par basse et batterie. Bassiste et guitariste s'amusent à trafiquer leurs sons grâce à la magie de l'électronique. Ca repart dans le planant.
Les morceaux s'enchaînent. Tout le monde écoute. Personne n'applaudit. Batterie métronomique, quasi boîte à rythmes. Ca roule, Raoul. Le groupe reste cool, monte doucement en puissance alors que Pierrick se déchaîne au sax alto.
La première plage a duré 35mn. Je ne me suis pas ennuyé une minute.
Présentation des musiciens pas des titres. Voir l'album « Omry » pour en savoir plus.
Pierrick Pédron est notre « Petit Géant » du saxophone. Maintenant que Johny « Little Giant » Griffin est mort, il a le droit de récupérer ce titre.
Ils repartent sur une sorte de ballade énervée. Il y a même un passage hard rock. Heureusement il ne dure que quelques secondes. Les musiciens reviennent vite au son planant qui leur va si bien au teint. Une sorte de free funk les emporte. Le Prime Time d'Ornette Coleman n'est pas loin.
Solo planant de basse légèrement ponctué par les batteurs. Vincent Artaud improvise par dessus une figure rythmique mise en boucle par les vertus de l'électronique. Laurent Coq passe au piano pour distiller quelques notes comme des gouttes de parfum. Démarrage d'une ballade. Belle montée en puissance. C'est l'orgasme après de longs préliminaires. D'ailleurs ils descendent en douceur ensuite. Echange interstellaire entre piano et guitare. Laurent Coq joue avec la main gauche sur le piano, la main droite sur le Fender pour varier les plaisirs.
Ils repartent tous ensemble. Solo de guitare bien psychédélique. Basse, batteries et Fender Rhodes le propulsent vers des sommets nouveaux. Le sax alto vient se joindre à la fête.
Duo Fender/basse tout en douceur pour changer. Tous se rejoignent doucement puis s'échauffent. Ca sent l'assaut final. Les batteurs s'amusent par dessus les bruitages électroniques produits par le bassiste et le guitariste.
Ca finit comme ça a commencé, par les batteurs. Au commencement était le Rythme. Frappe très sèche, très nerveuse.
Aucun des deux ne s'en laisse conter. Sur pression du public, un petit rappel. Il est 21h55. Les spectateurs du concert de 22h s'impatientent dehors. Solo de sax alto viril, puissant, bon quoi. Laurent Coq au piano. Ca sonne comme une ballade. Duo piano/sax alto. Tout le groupe part relax, cool. Un beau solo de guitare planant puis, pour finir, le sax alto s'efface dans un souffle lent.
Pour un premier concert dans ces conditions d'inconfort c'était une réussite. Le même groupe sera sur scène de l'Alhambra, à Paris, le mardi 9 juin 2009. Là le son de ce groupe et notamment des deux batteurs pourra prendre toute son ampleur.