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Cinéphilie culinaire

Par Innommables

 Comme tu le sais sans doute, lecteur, je m’abstiens le plus souvent de causer cinéma avec toi.

D’abord parce que je t’ai déjà avoué que j’avais, en la matière, des goûts que tu peux qualifier sans rougir (et sans crainte de me vexer) de merdiques (et à ce propos, je ne peux que te recommander chaudement le dernier Sam Raimi, assez éloigné des super-héros mielleux en collants moule-burnes et au regard bovin, et relativement plus proche des hectolitres rougeâtres d’Evil Dead).

Ensuite, parce que je n’ai absolument aucun talent pour parler d’un film.

En règle générale, après avoir passé un moment dans une salle obscure,et en admettant qu’une mienne connaissance s’en vienne à passer par là et me pose la question classique  "alors? Tu as aimé?", je ne trouve à répondre, selon les circonstances, que:

- Oui
- Boarf
- C’est d’la merde

Imagine alors mon embarras, ami lecteur, quand l’idée m’est venue de te parler d’un film.

Film dit "indépendant" qui plus est (je me suis toujours demandé ce que ce terme signifiait, en matière de cinéma? Que le réalisateur n’a pas eu à prodiguer de fellation aux producteurs pour obtenir le droit de ne pas tourner de happy end sur fond d’hymne national, peut-être?) et pire encore, jamais sorti sur les écrans français (ce qui s’explique aisément, on ne peut pas réserver cinq mille salles pour un chef-d’oeuvre comme Bienvenue chez les Ch’tis et commander ne serait-ce que cinq copies d’un obscur long-métrage dont les têtes d’affiche ne font ni l’ouverture du journal de Jean-Pierre Pernault, ni même les voix off dans une publicité pour les supermarchés Leclerc).

Bref.

Embarassée je fus, donc, car je savais par avance que je n’aurais rien à te dire d’un tant soit peu constructif.

Alors, ami lecteur, me disant que j’étais de toute façon plus douée pour établir une liste de courses que pour rédiger une critique cinématographique, je me suis dit que tu ne m’en voudrais pas de te proposer aujourd’hui une critique cinématographique en forme de liste de courses.

Ce qui donnerait à peu près, si j’avais des ingrédients à coucher sur un post-it collé au frigo en prévision d’un ravitaillement imminent:

Apartheid. Années 50. Racisme. Homophobie. Amour. Courage. Paysages. Beignets de tomates vertes. Vieux tacot. Belles femmes. Sensibilité. Romantique. Engagé. Six oeufs frais au kilo. Violent. Emouvant. Négrophobie. Deux plaquettes de beurre. Erotique. Sel. Poivre. Lesbien raisonnable? Préjugés. Traditions. Six rouleaux de papier toilette ultra-doux. Méconnu. Poétique. Envoûtant. Dentifrice.

Je te laisse faire le tri, j’avoue que je me suis un peu emmêlé les pinceaux pendant la rédaction.


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