C’est la dernière production Demaerd Moving Pictures, section « Classic Horror Movies » : Titanic Avenger, qui est, soyons clairs, une repompe éhontée d’un Toxic Avenger des familles. On attend une ruée dans les cinémas, et franchement, ce serait dommage de louper un tel chef-d’œuvre.
Dans cette nouvelle aventure cinématographique gore, Demaerd ne s’est rien refusé et a placé un maître du film d’horreur apocalyptique : Nick Huloo, le célèbre réalisateur de la franchise « L’Attaque Des Shampoings Tueurs » I, II, III et IV, ainsi que du mondialement acclamé « Ushuaiaaaaargh, Cannibal Aux Low Cost » qui avait reçu, on s’en souvient, le prix spécial du jury au festival du film fantastique de Gérardmer il y a quelques années.
Cette fois-ci, Huloo est donc de retour avec Titanic Avenger, un projet survitaminé où l’humanité est plongée, directement, dans les affres d’une destruction lente et douloureuse : la crise écologique a rencontré la crise énergétique, économique et démocratique et il n’y a plus de café. Et alors que toute la presse vomit tous les jours un torrent de nouvelles sombres, les gens, toujours aussi bêtes, continuent à faire du positivisme à tout crin.
C’est ici, Nick nous l’explique, que le Titanic Avenger intervient :
« Comme on n’a pas de plan B pour décarboner notre société, c’est là qu’il va y avoir une révolution culturelle autant qu’économique, un grand bon en avant. Attention, hein, pas comme Mao, mais bien grâce au Titanic Avenger, qui représente un bon en avant dans l’évolution humaine, chaînon manquant entre l’abruti pas encore tout à fait conscientisé et l’Homme Nouvécolo, animal sur-entraîné pour être en symbiose avec son environnement. Et il y aura des femmes nues aussi, bien sûr. Et des effets spéciaux du tonnerre !«
Et à ce sujet, Nick, où avez vous trouvé les fonds nécessaire à telle réalisation ?
Il va de soi que Demaerd Financing Corp. a été de la partie, ainsi que Demaerd Entreprises en général. J’ai bien évidemment conservé toute latitude pour exprimer mes idées et cogner sur Pourry Corp. Le fait que Demaerd Inc. soit, écologiquement parlant, irréprochable et que Pourry Corp soient des concurrents directs de Demaerd n’a ainsi pas du tout influencé ma façon de voir les choses. Titanic Avenger est une image fidèle du message que je voulais faire passer.
Et ce message, quel est-il ? Parce qu’au détour d’un film d’horreur où tout est caricatural à souhait, que peut-on sérieusement faire passer comme idée générale ?
Eh bien c’est très simple ; par exemple, on voit nettement, dans le deuxième tiers du film, que Titanic Avenger démembre des bobos qui jouaient avec le feu. La scène est gore à souhait, avec du sang et des tripes qui giclent sur le spectateur. L’idée de base, c’est que la faim dans le monde, la lutte contre les maladies les plus basiques, le chômage de masse et la pauvreté, à côté du Titanic Avenger, des voitures qui rejettent du CO2 et des poubelles pleines de verre non trié, ça va être des échantillon de gnognotte, je vous le dis !
C’est pour ça que dans ce film, le Titanic Avenger oblige les gens à partager, à coup de latte dans la gueule s’il le faut. D’où la scène où un vilain bobo se fait réduire la voilure à la scie égoïne, plus écolo qu’une tronçonneuse électrique ou à essence, bien sûr. C’est ça, les trois R du Titanic Avenger : Réduction de ce qui dépasse, Rallongement de ce qui est tout petit, et Recyclage dans le trou d’entrée de ce qui est produit par le trou de sortie.
Avec cette recette simple, c’est le succès assuré !
Et que pensez-vous de votre confrère, Danny « Bandy » Coen, qui a fait un carton avec son film Europe et Cool Hoggie, qui, comme on s’en souvient, narrait les aventures déjantées de deux associés du crime qui volaient les pauvres pour donner à quelques riches écolos ?
Le succès d’Europe & Cool Hoogie est quand même très significatif. Ça montre que dans notre pays, le terreau artistique pour un film à la fois écolo et gore progresse, le public est bien préparé. Et quand, pour une fois, des écologistes ne s’étripent pas mais font plutôt un braquage sanglant, ça fonctionne. Ce n’était pas sain que les scénarios proposés soit si disproportionnellement faibles, si petits par rapport à l’aspiration de nos spectateurs. Ça oblige les producteurs à recentrer les budgets sur le sujet : de la violence, du sexe, du gore, de l’écologie !
Et à part ceci, que pouvez-vous nous dire sur le film en lui-même, son scénario principal ?
Cette fois-ci, on ne voulait pas faire trop compliqué non plus. Comme on l’a dit, il s’agit d’un film qui se situe à une époque où toutes les crises se sont rencontrées de plein fouet, et là, une menace s’abat sur la population : une nouvelle maladie, provoquée par le Bacille de Précaution, rend les gens plus faibles et plus dociles, et permet aux méchants industriels (notamment de Pourry Corp, je le précise) de dilapider leurs ressources sans faire attention. C’est là que Titanic Avenger intervient, avec son arme secrète, la Taskarbone.
Oui, dans le film, c’est assez clair, mais dites-nous en plus, à ce sujet…
C’est très simple : la Taskarbone s’applique à tous, paf, d’un coup, car c’est une arme de masse, qui aboutit à mettre les gens en difficulté et dans des impasses, à frapper les gens qui travaillent la nuit, qui n’ont pas accès à des transports en commun. C’est ça, le petit côté méchant du Titanic Avenger, c’est aussi ce qui fait son charme : on ne sait jamais quand, où et pourquoi il cogne. Mais quand il cogne, ça fait très mal.
Et puis, le débat sur les motivations du Titanic Avenger ne s’arrête pas à la Taskarbone. C’est surtout un prétexte à des malus, des impôts, des vexations… C’est aussi à cela que doit servir prioritairement ce genre de film : il faut aboutir à une écoconditionnalité intransigeante, qui fouette le bourgeois dans ses acquis ! Chlâââ.
C’est chla, oui.
En tout cas, merci, Nick Huloo, de vous investir tant sur ce projet et de nous avoir accordé cette interview. Et on peut remercier Demaerd Moving Pictures pour avoir massivement investit dans le votre ; il ravira, à n’en point douter, nombre de fans sur la planète.
Chlâââ !