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David Lynch, étalagiste aux Galeries Farfouillette, SAYWHO, IX-09

Publié le 09 septembre 2009 par Caroline Rochet
David Lynch, étalagiste aux Galeries Farfouillette, SAYWHO, IX-09

SAYWHO.FR
 
Lynch aux Galeries Septembre 2009

 
Dans la frénésie de la rentrée parisienne, les vernissages se bousculent. Mais parmi les cartons d'invitations (au fait, qui va voir les photos de Gainsbourg jeudi ?), il y en a un qui surpassait les autres et brillait dans mon tiroir tel un joyau ténébreux : "I See myself" aux Galeries Lafayette Haussmann, une expo du sublimissime David Lynch. C'était hier soir, et ce ne fut - évidemment - pas décevant. Mon amour pour Lynch remonte à l'enfance : à peine agée de 11 ans, j'ai eu la chance de voir beaucoup trop jeune la série Twin Peaks à la télé. Ce fut un coup de foudre (et le début d'une longue série de cauchemards nocturnes, merci Bob). Marquée au fer rouge, fan adolescente puis adulte, j'ai vu tous ses films, tous ses courts métrages, toutes ses expos, lu ses livres, revu 12 fois l'intégrale Twin Peaks, gnagnagnagna, bref, le cliché le plus ringard de la groupie de base. J'assume. David Lynch, étalagiste aux Galeries Farfouillette, SAYWHO, IX-09Mon fanatisme pour le réalisateur-peintre-photographe-musicien hors normes a trouvé son apogée il y a un an, quand, miracle des miracles, je l'ai interviewé. Oui, je me la raconte à mort (laissez-moi ce plaisir, c'est mon blog, je fais ce que je veux). Lui et moi, seuls dans une suite du Plazza Athénée, mon trac, sa gentillesse, nos propos abscons, ce fut peut-être le plus grand moment de ma maigre vie professionnelle. Le résultat est ici. http://www.carolinerochet.com/article-21055686.html  Mais revenons à hier soir, avant que vous ne vous endormiez tels des phacochères gavés aux somnifères devant mes élucubrations de midinette éplorée par le Génie.  Les Galeries Lafayette, qui, ces dernières années, regorgent d'idées fun (on se souvient de leur soirée Ullmann/Adanowsky l'année dernière ou de leur installation marocaine récente), ont proposé au cinéaste de l'étrange de créer des installations pour leurs vitrines. Le thème ? « Machines, Abstraction and Women ». Ou comment les vitrines du Père Noël en peluches prennent un méchant coup de vieux face aux créations flippantes, oniriques et dérangeantes de Monsieur Eraser Head. Vitrines que l'on a pu admirer lors de la (longue) queue sur tapis rouge précédant le vernissage, tandis que David souriait à la presse en leur présentant ses bébés. Dans ce "street-museum", pas de surprise, que du familier : figures féminines, installations angoissantes, couleurs hypnotisantes, bande-son ultra lynchienne, mises en scène envoûtantes, le fan retrouve ses éléments fétiches, et le novice plonge d'emblée dans l'univers de l'artiste.  David Lynch, étalagiste aux Galeries Farfouillette, SAYWHO, IX-09Mais ce n'est pas tout : au premier étage, le voyage continue. Expo de peintures (non, pas celles déjà vues à la fondation Cartier en 2007, des nouvelles) et salle obscure pour projections (ses courts-métrages) constituent l'évènement "I see Myself" concocté par le réalisateur américain. On y profite aussi d'une mini librairie alignant tous les DVD et autres catalogues concernant le réalisateur. Autant dire que ma CB a cuit sévère. En revanche, je devrai la brider fin novembre : à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les œuvres de David Lynch seront vendues aux enchères par Christie’s au profit des actions de la Fondation d’Entreprise PPR pour la Dignité et les Droits des Femmes. Bonne cause + lithos de David = ligotez-moi les mains ce jour-là.  Que dire de plus sur la soirée ? Champagne, petits fours, gens de bonne compagnie, quelques people (Charles Berling, Clothilde Courau, Frédérique Bel, Ariel Wizman, Sarah Marshall ...), envie de se cacher dans le corner Dior ou Vuitton pour se laisser enfermer de nuit dans les Galeries, ce fut un vernissage ni trop, ni pas assez. Cadre original, foule régulée, expo de qualité : ça m'a presque réconciliée avec la rentrée. Thank you, Dave. Et à la prochaine.
Vitrines "Machines, Abstratction, Women" et exposition "I See Myself", aux Galeries Lafayette Haussmann-Paris. Du 8 septembre au 3 octobre. Informations : 01 42 82 34 56

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