Magazine Culture
Mon aventure sur l’Internet littéraire, Serge-André Guay, président, Fondation littéraire Fleur de Lys
Par Saguay
La thérapie de l’écriture avait fait son effet et je souhaitais désormais la partager avec d’autres, c’est-à-dire être édité. Mais je n’encaissais qu’un refus après l’autre des éditeurs sollicités. Ce fut tout un choc d’apprendre que les éditeurs refusent plus de 90 % des manuscrits soumis à leur attention. Autrement dit, nos librairies, aussi grandes puissent-elles être, nous offrent seulement 10 % des écrits de nos auteurs, amateurs et professionnels. Le choc fut double lorsque j’appris que la durée de vie d’une nouveauté en librairie dépassait rarement trois mois. Au terme de cette trop courte période, le livre passe dans la catégorie des invendus et les exemplaires sont retournés à l’éditeur. Ce dernier passe ensuite à l’étape du « pilonnage », la destruction pure et simple des exemplaires invendus ou leur mise en vente dans les circuits du solde. Cette étape sera précédée par un appel téléphonique de l’éditeur à l’auteur où il lui offre d’acheter à rabais des exemplaires de son livre. Certains estiment qu’un cinquième de la production de livres subit le « pilon ». On parle aussi d’un taux global de retour de 31 % au Québec. Bref, le rêve de l’auteur de voir son livre en vitrine des librairies peut vite se transformer en cauchemar. C’est là une réalité plutôt choquante que je découvrais dans ma quête d’un éditeur.