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Théorème

Publié le 10 septembre 2009 par Olivier Walmacq

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Genre : Drame inclassable

Année : 1968

Durée : 100min

L'histoire : Un jeune homme à la beauté troublante fait irruption dans une famille bourgeoise catholique italienne. Son arrivée impromptue va totalement chambouler la vie de cette famille...

La critique de ClashDoherty :

En 1968, Pier Paolo Pasolini réalise un film qui fera un immense scandale à Cannes : Théorème, avec Terence Stamp, Silvana Mangano, Laura Betti et Massimo Girotti. Sur un scénario écrit par Pasolini lui-même, le film recevra, malgré son scandale assez compréhensible (attendez de voir de quoi il parle !), le Prix de l’Office Catholique International du Cinéma. Ce qui est assez amusant, quand on y pense.

Le film, magistral (un de ses plus grands), est porté par l’interprétation quasi muette de l’anglais Terence Stamp (révélé par le film), qui joue le rôle d’un jeune homme à la beauté troublante, dont l’identité est totalement inconnue (on ne le saura jamais dans le film), et qui s’introduit dans une famille bourgeoise italienne.
De par sa beauté, son aspect gentiment anar, le jeune homme va totalement bouleverser la vie des parents et enfants de cette famille bourgeoise et conservatrice. Et catholique, par conséquent.

En raconter plus serait indécent, tant le film (construit en deux parties : quand le jeune homme est dans la famille, et l’état des membres de la famille, après son départ) est à découvrir dans son ensemble.
Il est assez complexe, obtus, il faut le voir plusieurs fois pour bien l’apprécier, car sa forme est assez déroutante, parfois énervante. Cependant, de par l’excellence de l’interprétation (Stamp, Mangano, Girotti) et la force de son scénario, Teorema est à voir absolument.

On sait à quel point Pasolini était orienté, politiquement parlant, à gauche de la gauche. Il suffit de voir Porcherie ou le premier segment de La Rage pour s’en rendre compte. Que Pasolini ait choisi de faire entrer ce personnage énigmatique et quasi muet dans une famille bourgeoise catho, afin de mieux la dynamiter de l’intérieur, est révélateur de ses idées, de son style.

Le film sera à la base de plusieurs autres films basés sur un scénario à peu près équivalent : Sitcom de François Ozon, American Beauty de Sam Mendes, Visitor Q de Takashi Miike.
Si ces films sont excellents (surtout le Mendes), aucun n’égale le tiers de la force narrative et de la beauté visuelle de Théorème.
Avec son visage angélique (et pourtant, des fois, un tantinet maléfique sur les bords), Terence Stamp ressemble à Dieu débarquant dans une famille pour les mettre à l’épreuve. Dieu… ou le Diable, qui sait ?

Quoi qu’il en soit, ce film est à analyser de plusieurs manières différentes, et reste un grand sommet dans la carrière de Pasolini, pourtant riche en monuments (surtout la période finale 1967-1975).

Note : 20/20

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