Le dernier roman de Jean-Marie Blas de Roblès (prix Médicis 2008), "Là où les tigres sont chez eux", aux Editions Zulma, nous emmène dans le nordeste brésilien à travers plusieurs histoires qui s'entrecoupent les unes les autres ; elles donnent ainsi du rythme à ces quelques huit-cent pages, mais surtout tiennent le lecteur en haleine, forcé d'interrompre son récit pour en reprendre un autre. Ce procédé fonctionne à merveille, ne s'essoufle jamais, et nous ravie quand les histoires commencent à s'entremêler. Au centre, la narration d'Eleazard, personnage clé. Ses recherches sur Athanase Kircher donnent naissance à la partie moyenâgeuse du roman à travers sa biographie. On suit également les vies de sa fille Moéma, jeune étudiante, de son ex-femme Elaine, en expédition ans le Mato Grosso, et de bien d'autres personnages. On découvre un livre riche où se mêlent romans contemporains et historique, et il est malgré le nombre de pages difficile de le refermer.