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Cécile Ladjali : "Les souffleurs"

Par Schlabaya

Cécile Ladjali : Le mot de l'éditeur : "Un palais vénitien aux pieds palmés, un aristocrate déliquescent, un majordome toujours précédé de ses gants blancs, un bonnet de bain rose, des jumeaux incestueux et deux têtes de souffleurs sans tronc, sans bras et sans jambes – tels sont les principaux personnages de ce roman où triomphe l’amour de la scène. Candice et Nathan (les jumeaux) se sont aimés charnellement à quinze ans et ne se sont plus revus depuis la nuit de leur union coupable. Mais ils ont suivi un parcours similaire, fondé chacun une troupe, adopté chacun en guise de souffleur une tête qu’ils emportent partout comme un chat dans un panier d’osier, et qui auprès d’eux incarne l’esprit même du théâtre. Un jour, à Venise, les voici de nouveau face à face, amoureux et ennemis, unis et brisés par l’interdit, complices et rivaux dans leur art. Car la troupe de Candice est venue jouer Othello, celle de Nathan Britannicus. C’est un duel, c’est une joute et – doublement – un inattendu tête-à-tête : Shakespeare contre Racine, le baroque élisabéthain contre l’académisme français… Orchestrant brillamment la confusion des genres, livrant le thème tragique de l’inceste aux fantaisies d’une comédie décadente, célébrant le souffle des esprits et savourant la déréliction des corps, le premier roman de Cécile Ladjali mêle la beauté de l’inspiration à la passion du théâtre."

Voilà un roman dont je suis bien en peine de dire s'il m'a plu ou non, tant il m'a paru décousu et abscons. J'ai parcouru avec intérêt les premières pages, lorsque Candice, après la mort de son frère, est hospitalisée en psychiatrie. À travers ses réminiscences, on découvre quelle a été son enfance, entre des parents toxiques, seulement passionnés d'eux-mêmes et de théâtre, et Nathan, son frère jumeau auquel un attachement fusionnel la liait. Lorsque, à quinze ans, leurs parents les surprennent au lit ensemble, ils sont séparés, et chacun d'eux va mener sa vie de son côté. J'ai décroché durant la majeure partie du récit, à partir du moment où Candice et Nathan se retrouvent à Venise, et où, chacun à la tête d'une troupe de théâtre, ils décident de se livrer l'un à l'autre un duel sans merci. Shakespeare et Racine, loin d'incarner les valeurs respectives de leurs hérauts, ne sont que les prétextes de cet affrontement fratricide et incestuel. Je n'ai pas été convaincue par le vernis théâtral dont l'auteur a cru bon d'ornementer son roman. De même, la présence dans chacune des troupes d'une tête sans corps exerçant le métier de souffleur m'a parue surajoutée. Je ne dis pas que la trouvaille est mauvaise, loin de là, mais la façon dont elle est exploitée n'est peut-être pas très habile. Avec plus de bonheur, le dessinateur Fred a, dans "Le voyage de l'Incrédule", quatrième album de la série des "Philémon", joué avec l'idée d'un souffleur au corps amovible (je n'ai malheureusement pas pu trouver les images que je voulais pour illustrer cet exemple, mais je vous incite fortement à vous plonger dans cette série !)

Cécile Ladjali :

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Au final, une lecture qui m'a déçue, j'en attendais mieux : l'écriture est belle et le pitch prometteur... Je ne suis pas choquée par le concept d'inceste entre frère et soeur, qui est d'ailleurs un thème récurrent en littérature, mais j'ai tout de même trouvé cette histoire excessivement glauque et dérangeante à mon goût. Ce qui ne m'empêchera pas de lire d'autres ouvrages de Cécile Ladjali. "Les vies d'Emily Pearl" me tente particulièrement !


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