Si certains se demandent encore comment Beigbeder a cru pouvoir intéresser les lecteurs avec sa vie, autant que son psychanalyste, Un roman français nous avait plutôt séduits. Mais voilà... promotion oblige, le Beig' enchaîne les interviews et finalement, commence à se prendre les pieds dans le tapis.
Dans Les Échos - si, si - le romancier répond à son ami Frédéric Taddeï, dans un jeu de question-réponse autour du livre.
Et là... on se rend compte que la mayonnaise ne prend plus : dès lors que Fred entame l'exégèse de son livre, on tombe dans les travers d'apitoiement et de mièvreries qui nous été épargnés dans son roman. En effet, « ce qui fut douloureux fut de visiter les cachots parisiens, délabrés, humides, puants et gelés. Je ne m'attendais pas à pareil traitement dans le pays des droits de l'Homme. La fête est finie quand elle est punie de la sorte ».
Et pauvre petit garçon, il lit son livre comme le récit de « la ruine de la famille Beigbeder, qui était l'une des plus riches de Pau, et comment mon père, mon frère et moi avons été obligés de travailler pour restaurer le confort que nous avions perdu ». Ça suffit... Fred, tu n'es pas le seul dans ce cas, et tu oublies un poil hâtivement que pour certains, obtenir un travail n'est pas le moyen de retrouver un riche train de vie passé, mais simplement de pouvoir vivre.
Et de se perdre dans les méandres de l'être et de l'étant, qui auraient fait bailler jusqu'à JP Sartre : « Suis-je moi-même quand je réponds à votre question ou suis-je encore en train de poser à l'écrivain provocateur ? » Réflexion stérile, et contradictoire, mais l'on n'est pas à cela près, alors que l'écrivain expliquait récemment qu'il n'était pas ses personnages et tirait un certain plaisir à écrire des êtres dépravés, sans l'être lui-même...
On finira tout de même sur le petit coup de pommade salutaire : « Sans forfanterie, je fais partie des romanciers qui ont décrit depuis longtemps la crise qui se profilait à l'horizon. 99 francs montre les dérives du système capitaliste, la création de besoins inutiles, les excès de la publicité, les injustices et déséquilibres de la mondialisation. »
Amen...