Si vous êtes comme moi, enfin, je parle des hommes, veuillez m’excuser Mesdames, qui se rasent le matin en écoutant la radio, le témoignage poignant d’une américaine vivant à Miami, Sur France inter ce matin, m’ interpellé.
Au chômage, ainsi que son époux et son fils également, ils ne parviennent à survivre que grâce à sa mère, qui travaille toujours à 68 ans et qui parvient tout juste à les maintenir à flot.
Celle-ci s’interrogeait sur la relance après la crise, mais, quelle relance, quelles entreprises ?
- Les hangars, disait-elle, sont toujours vides, aucune entreprise n’a repris d’activité, et le chômage à Miami semble s’installer comme neige en hiver.
Elle ne voit pour elle, que peu d’espoir et avoue ne pas comprendre où se trouve la relance économique. On lui a parlé du Texas, oui, pourquoi pas, mais il faut voir si c’est effectivement la vérité…
Sur le vieux continent, les « milloriste » en Espagne, ceux qui bénéficient d’une allocation chômage de 1000 € se multiplient, la crise économique touche tous les emplois, du garçon de café à l’ouvrier de chez IBM en n’oubliant pas tous les métiers du bâtiment, personne n’échappe à la crise.
Ils se retrouvent à faire la queue devant le bureau de l’agence pour l’emploi pendant des heures, ils attendent disciplinés que vienne leur tour avec l’espoir que cela change, avec l’espoir de voir le bout du tunnel, mais cette lumière tarde à venir, et elle est bien faible, d’autant que le gouvernement Zapatéro va lever de nouveaux impôts, mais qui va les payer ? On se le demande ?
En France, c’est sensiblement le même paysage avec un Pôle Emploi dépassé par les évènements, qui gère autant que faire se peut, la situation avec des magasins qui ferment les uns après les autres au centre ville de Strasbourg, et partout ailleurs en France.
Ce chômage qui touche à présent toutes les professions, au point que personne n’est à l’abri et que l’on doit s’estimer heureux d’avoir un emploi, ce qui permet un nouveau moyen de pression de la part des entreprises comme FranceTélécom, qui présente le merveilleux record de 23 suicides d’employés en 1 an et demie.
Chapeau bas Messieurs, chapeau bas, il doit y avoir une sacrée bande de chefs de services et de charmants Directeurs à France Télécom et l’on envisage aisément les méthodes employées pour casser le personnel retors :
- Les placards, les humiliations permanentes, le mépris, les insultes, l’isolement total de l’individu, la rupture de tout lien professionnel, tout pour le faire partir, et s’il refuse de démissionner, on ne le licenciera pas, c’est sûr, et les syndicats croient naïvement « qu’Il faut absolument que l'État, qui est l'actionnaire majoritaire, travaille de concert avec les dirigeants.»
Mais, France Télécom est une entreprise qui ne suit qu’une seule direction, celle du profit, c’est la loi de notre économie, le profit, le rendement, coûte que coûte et l’État insiste, alors, qu’importe les méthodes employées, ce qui compte, c’est le résultat. Elle est belle notre société.
Le DRH de France Télécom, Monsieur Olivier Barberot déclare avec une certaine légèreté dans le Parisien que le nombre de suicides dans son entreprise « n'est pas en augmentation ». Il rappelle qu'il y une moyenne de 30 suicides chaque année, dont 28 en 2000 et 29 en 2002.
Cool ! Heureusement que les statistiques sont là.
Je rappelle juste en passant qu'à l'ONU, le 18 décembre 2008 a été soutenue une déclaration condamnant les violations basées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, qui dénonce la violence, le harcèlement, la discrimination, l'exclusion, la stigmatisation et les préjugés.... Elle condamne les homicides, les actes de torture, les privations de droits économiques, sociaux et culturels qui en découlent.
Il me semble que ce qui se passe chez France-Télécom et ailleurs en France, ressemble bien à cette déclaration, votée par 66 États je le rappelle, dont la France. la misère existe également en France, il ne faudrait tout de même pas l'oublier!
Alors, que fait exactement l'État Français dans cette situation, car, il est lui même engagé dans ce procéssus hypocrite de vote, alors qu'il est actionnaire d'une entreprise qui pratique justement le harcellement moral qui pousse ses employés au suicide ??? Que ce soit un cas isolé passe encore, mais 30 suicides par an dans la même entreprise ???
Doit-on rappeler à Monsieur Barberot, qu’en tant que DRH, il a une responsabilité morale et qu’il s’agit ici de la vie d’êtres humains ?
Quand on assassine un individu en France, à titre criminel, on s’entend, on en prend pour 20 ans, mais quand on est une entreprise responsable, tout ou partie du suicide de son, de ses employés, on continue et on fait des déclarations sommaires à la presse. C’est tellement commode.
Le jour où on inculpera physiquement les coupables, les responsables qui prennent plaisir à pousser les employés dans la tombe, ce jour-là, ils commenceront à craindre pour leur condition de misérable petit chef.
J’ai personnellement vécu le harcèlement par une chef de service nymphomane et hystérique lorsque je travaillais à la TV, soutenue par toute la hiérarchie qui fermait les yeux sur ses dérives, et je puis vous affirmer, qu’il faut être sacrément équilibré pour résister à ces assauts quotidiens, ainsi je les comprends si bien ces pauvres êtres humains qui se sont fait péter le caisson chez France-Télécon et ailleurs.
On retrouve systématiquement les mêmes symptômes de la TV, à l’industrie automobile, et dans tant d’autres entreprises où l’État à une part plus ou moins grande, ou encore, dans les entreprises étrangères implantées en France.
La France bénéficie d’un système social qui fragilise les entreprises, un système qui les ennuie et pour éviter de payer des primes de licenciement, on fait tout pour pousser les employés à démissionner, et il faut avouer que parmi les employés, il y en a qui sont de véritables spécialistes des primes de licenciement, on peut éventuellement comprendre un patron de PME-PMI, mais pas une entreprise comme France-Telecom.
La question est aujourd’hui jusqu’à quand avec ce gouvernement va-t-il nous permettre de conserver nos acquis sociaux ? Jusqu’à quand, je pose la question. On augment le ticket modérateur qui cela va-t-il toucher ?
À cette allure, les beaux jours vont bientôt prendre fin et le rapport demandé au Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, ne changera certainement pas grand-chose, car, il pointera justement les problèmes là où ils sont, et ce gouvernement n’a absolument aucune intention de les résoudre, il souhaite seulement faire bonne figure et gagner du temps.
Ah, nous vivons une époque formidable…