Hugo Chavez ne pouvait rester sans réagir à la "menace" constituée par l'accord militaire permettant aux Etats-Unis d'utiliser des bases militaires en Colombie. Témoin, son récent voyage en Russie. "Le gouvernement russe a approuvé un financement de 2,2 milliards de dollars [1,5 milliard d'euros] pour la dépense en armement. Grâce au soutien du président russe et du premier ministre, l'achat d'armement pour augmenter notre capacité de défense est devenu viable", a annoncé, dimanche 13 septembre, M. Chavez dans le cadre de l'émission de radio et télévision "Alo Presidente".
Le chef de l'Etat vénézuélien a mentionné l'acquisition de 92 chars T-72 "pour moderniser notre parc de blindés". Par ailleurs, M. Chavez veut "installer un puissant système antiaérien". Parmi les systèmes antiaériens que le Venezuela veut acheter, figurent l'Antey 2500 et le S-300V. Le chef de l'Etat a justifié ces acquisitions par l'existence au Venezuela de réserves de gaz et de pétrole importantes à protéger. "Nous avons le droit de compter sur les ressources minimales nécessaires pour garantir à notre peuple la défense de notre territoire et notre trésor" énergétique, a-t-il dit.
Hugo Chavez était mercredi et jeudi en visite en Russie, qu'il considère comme un allié stratégique. La Russie et le Venezuela ont signé entre 2005 et 2007 douze contrats d'armement d'un montant total de 4,4 milliards de dollars (quelque 3 milliards d'euros). La Russie a vendu au Venezuela 24 avions de chasse Sukhoï-30, 50 hélicoptères de combat et 100.000 fusils d'assaut Kalachnikov, et lui a accordé en outre un crédit d'un milliard de dollars pour l'acquisition d'armements. Le Consortium pétrolier national russe a versé 1 milliard de dollars au Venezuela pour "avoir accès à l'exploitation des réserves" du bassin pétrolier de l'Orénoque, a dit pour sa part le ministre de l'énergie vénézuélien, Rafael Ramirez.
Source du texte : LE MONDE.FR