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The Reader – Stephen Daldry

Par Ubuesque

Allemagne de l’Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle. Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l’un de leurs jeux consiste à ce qu’il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu’elle éprouve lors de ce rituel tandis qu’il lui lit
L’Odyssée, Huckleberry Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le coeur brisé. Huit ans plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna… sur le banc des accusés.
Peu à peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour…

Sujet trouble pour époque trouble. Concentration maximale et attente au coin de l’oeil. Impossible de se louper pour le réalisateur et sa production au risque de faire un tollé. Et dès le début, il nous prend à contre-pied le Stephen. Aucune image de la guerre, aucune perception d’un pays en guerre, le spectateur est tout simplement balloté et ému de cette amourette entre un jeune garçon de 15 ans et une femme qui est censé être de deux fois son ainé. Le scénario tient en deux lignes mais c’est la profondeur de tout ce qu’il implique qui est intéressante. Que faire quand on a aimé une nazie active ? C’est la complexité de cette question qui tient en haleine tout du long.

Parce que Kate Winslet joue à merveille son rôle de femme analphabète mais fortement orgueilleuse qui se retrouve piégée par l’histoire à cause de sa honte de son incapacité à écrire et lire pendant que David Kross/Ralph Fiennes sont très justes dans leurs jeux respectifs. Ils sont magistralement servis par la mise en scène élégante et la photo qui l’accompagne notamment sur certaines trouvailles stylistiques. J’ai trouvé presque beau le suicide final sur les quatres livres que lui lisait son protégé. Je signale au passage l’égotisme des américains et autre anglophones qui consistent à faire parler dans la version originale des allemands en anglais sans même faire allusion une seule fois à la langue.

Encore une fois et c’est un défaut récurrent dans le cinéma, on aide les gens à penser. Reprendre trois passages au moment où il apparaît clairement qu’elle ne peut ni lire ni écrire est un manque réel de confiance envers le public et de subtilité envers les intelligences. Mais c’est le manque de repères chronologiques qui m’a perdu à l’entame. Et les minces allusions historiques ont, je le crains, été mal placées. Ainsi quand le petit Michael est malade en 1942, il collectionne déjà des timbres de l’an 1945. On apprend à la fin du film la date de naissance de Hanna Schmitz sur sa pierre tombale. Elle est de 1922 ce qui l’amène à 20 ans quand ils se rencontrent peu avant sa signature chez les SS. 20 ans pour ce qui semble être une femme d’une quarantaine d’années et qui arrive à la mort à 60 ans, l’âge que parait Michael/Ralph Fiennes à l’écran.

C’est donc un film émouvant mais avec de grosses ficelles qui ôtent tout plaisir de découverte au spectateur mais ne soyons pas pointilleux, ceci reste un Reader digeste.

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