Le tribunal de l'ONU a tranché sur le sort de Florence Hartmann qui a été condamnée à 7000 € d'amende pour avoir divulgué des informations confidentielles dans un livre qu'elle a rédigé. Selon le juge Bkone Moloto, « l'accusée a sciemment et délibérément interféré avec l'administration et la justice et de ce fait s'est rendue coupable d'outrage ».
La somme devra être versée en deux fois, une partie en octobre et l'autre en novembre. Florence Hartmann était poursuivie pour avoir écrit au sujet de deux décisions confidentielles de la chambre d'appel dans un livre paru en 2007, mais également dans un article publié par une revue.
Son livre, Paix et Châtiment, publié en septembre expliquait que le tribunal avait sciemment fait disparaître les preuves de cette implication de l'État serbe. Ainsi, au cours du procès de Slobodan Milosevic, elle a porté à la connaissance du public des informations qui avaient jusqu'à lors été omises.
Les informations qu'elle a livrées concernaient l'État serbe, impliqué dans des massacres perpétrés en 1995 de 8000 hommes et garçons à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine. La ressortissante française encourrait une amende entre 7000 et 15.000 €, selon les requêtes des procureurs, mais la peine maximale pouvait aller jusqu'à sept ans de prison et 100.000 € d'amende.
Dans un communiqué, Reporters sans frontières déplore la condamnation de Florence. « Cette condamnation nuit à la crédibilité de la juridiction internationale. Comment faire confiance à un tribunal qui choisit de dissimuler des documents utiles à la justice, et qui s'entête ensuite à cacher des informations relatives à son propre fonctionnement ? »
Ancienne porte-parole du Tribunal pénal international et journaliste, elle fait donc les frais de la volonté du Tribunal, pour qui « la conduite de l'accusée pourrait dissuader des États souverains de fournir des éléments de preuve au tribunal dans le cadre de leur coopération avec celui-ci ».