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Conférences de presse d’Harrison Ford, Robin Wright Penn et Andy Garcia au 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

Par Sandra.m

Après la venue de Meryl Streep le premier week end du festival (voir article en cliquant ici), les hommages à Andy Garcia, Robin Wright Penn, et Harrison Ford constituèrent les temps forts de cette 35ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville.  (Toutes les photos ci-dessous sont la propriété exclusive d'inthemoodforcinema.com. Je reviendrai ultérieurement sur les films « City Island » et « The private lives of Pippa Lee » dans lequel Robin Wright Penn est absolument sidérante).

Conférence de presse d'Andy Garcia pour son hommage et pour « City Island » de Raymond de Felitta -11 septembre-

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 Commençons par la plus passionnante des trois conférences de presse, celle d'Andy Garcia, qui en plus d'une conférence de presse a inauguré une nouvelle initiative du festival : une rencontre avec les festivaliers. La salle choisie pour cette rencontre ne pouvant contenir plus de 100 personnes a donné un ton intimiste et un caractère privilégié à cet évènement dont nous espérons que le festival aura la bonne idée de le renouveler avec d'autres les prochaines années. C'est là aussi, au CID, après cette rencontre, qu'Andy Garcia, facétieux, très temporairement débarrassé de sa horde de bodyguards, m'a fait sursauter par un « Hello » retentissant dans un endroit alors désert que la bienséance me conseille de ne pas nommer... Instant fugace, drôle et magique.

Mais revenons à la conférence de presse d'Andy Garcia pour le film « City Island » de Raymond de Felitta. Pour ce dernier, « les choses que nous partageons ce sont notamment la honte et le secret ». Pour lui, « il y a un passage obligatoire par le fait de reconnaître son passé, d'accepter son passé ». Il tenait ainsi « à ce que cette histoire soit dramatique et à ce que, en même temps, elle fasse rire ». Raymond de Felitta est  aussi revenu sur ses points communs avec Andy Garcia notamment leur passion pour la musique.

Andy Garcia (en référence à une scène hilarante du film) a avoué qu'il aimerait beaucoup tourner avec Martin Scorsese. Il souhaitait ainsi que ce soit lui qui vienne jouer dans le film (dans « City Island » le personnage d'Andy Garcia passe une audition pour un film avec Martin Scorsese) et que son personnage passe réellement l'audition avec lui.

Andy Garcia est revenu avec émotion et sincérité sur ses débuts. Il a ainsi raconté comment, enfant, il avait connu l'exil et qu'il n'a pu trouver un soulagement que dans l'art et le cinéma. Selon lui  sa première expérience au cinéma a été une formidable échappatoire. « Pour parvenir à ce rêve, cela a été un rude processus, des années sans travail, beaucoup de moments de douleur dans ce processus ». « Arriver à en vivre et obtenir ce qu'on attend de ce métier a été très difficile. Je crois que c'est à force d'acharnement que ce rêve s'est réalisé. Et je continue à rêver. Je suis très honoré par cet hommage, très touché. »

 Lors de sa rencontre avec le public, Andy Garcia est revenu sur les raisons de l'émotion qui l'a submergé (lui aussi...) lors de l'hommage que lui a rendu le festival et notamment suite au film qui retraçait sa carrière par des extraits de longs-métrages dans lesquels il a joué : « L'expérience de faire un film est une partie de votre vie et lorsque j'ai fait le film je ne le vois plus. Par exemple pour la première image du montage, un image  des « Incorruptibles », j'avais l'image de ma fille à l'époque sur les genoux de Sean Connery et maintenant nous sommes ensemble et elle est actrice » ( Dominik Garcia-Lorido joue ainsi le rôle de sa fille dans « City Island »). Andy Garcia a comparé Brando à Zeus et Coppola à Aristote car «  c'est vraiment un bon prof, quelqu'un d'important pour moi. »

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 Conférence de presse d'Harrison Ford (invité d'honneur du festival)- 12 septembre-

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 D'Harrison Ford, je gardais le souvenir déçu de sa précédente venue au festival : il était monté sur la scène du CID, s'était contenté d'un salut de la main alors que des spectateurs avaient attendu parfois pendant plusieurs heures pour accéder à la projection. J'étais donc impatiente de le découvrir autrement lors de sa conférence de presse, la seule de cette 35ème édition pour laquelle des journalistes ont été refoulés (avec paraît-il celle de Luc Besson à laquelle je n'ai pas assisté). Et puis je l'avoue, il symbolise davantage pour moi des personnages emblématiques de films mythiques que de grandes interprétations contrairement par exemple à Al Pacino (qui lui aussi avait été submergé par l'émotion, sans doute celui qui m'a le plus impressionnée en 16 années de Festival du Cinéma Américain). Après la rituelle demi-heure de retard (à l'exception de Meryl Streep, d'une ponctualité notable) Harrison Ford est donc arrivé visiblement fatigué (eh oui, la conférence avait exceptionnellement lieu à 10H du matin) et à contrecœur  n'esquissant que l'ombre d'un sourire à l'issue de la conférence.  J'avoue que certaines de ses réponses (toujours très courtes) m'ont laissée perplexe par leur manque de diplomatie pour ne pas dire de subtilité sans compter qu'il martelait le terme de « business », ce à quoi semble se réduire le cinéma selon lui, ou du moins est-ce l'impression que m'a laissée cette conférence de presse (elle aussi très courte). On pourra au moins reconnaître à sa décharge qu'il n'a pas essayé d'émettre des théories philosophiques ou existentielles sur des sujets qu'il ne maîtrise pas... Je vous en laisse juges...

Il est d'abord revenu sur les deux derniers films qu'il a tournés : un sur lequel il a travaillé à développer pendant cinq ans, « l'histoire d'un père qui a deux enfants avec des problèmes génétiques"  et « Morning Glory » avec Diane Keaton, une comédie intelligente et chaleureuse qu'il dit avoir eu beaucoup de plaisir à faire.

Revenant sur sa filmographie, il dit ne pas avoir d'affinité particulière avec la science-fiction mais rechercher une bonne histoire, et à rencontrer un réalisateur qui a une vision. Il s'implique d'ailleurs la plupart du temps dans la production.

A propos d'une question sur les films qu'il aime voir, Harrison Ford a répondu ne pas voir de films très souvent et il a jugé cette question « embarrassante ». « Je ne vois pas de films au cinéma. J'ai un enfant de 8 ans. Je suis embarrassé par cette question car je devrais en savoir davantage sur l'industrie du film. »

Il est aussi revenu sur son engagement pour la protection de la forêt et l'importance que cela revêt pour lui.

Suite à une question sur l'évolution du cinéma : « Quand je regarde ma carrière,  je me dis que j'ai été très chanceux, que j'ai eu de belles opportunités. Pour ce qui est d'analyser le « business » du cinéma, je ne suis pas la bonne personne. Je n'ai pas de réponse courte ou de réponse appropriée à cette question. Je ne réfléchis pas en termes philosophiques ou abstraits sur le cinéma ».

« Quand je refuse un film c'est que je n'adhère pas émotionnellement au sujet ou que je pense que ce ne sera pas un bon film. »

« Je m'amuse bien au travail mais je n'ai pas de moment, de film préféré.  Ce que je préfère, c'est l'instant. Je m'amuse beaucoup lors de toutes les phases du film. J'aime aussi beaucoup ce qui se fait en amont du film. »

Pour répondre à une question sur ses liens avec le festival, Harrison Ford a répondu que « c'était un bon moyen de présenter un film. » « J'ai toujours passé un bon moment ici. C'est un environnement agréable mais il n'y a pas de relation particulière avec quiconque ici mais c'est un moyen. Il semblerait que les festivals soient un bon moyen de présenter les films. Il me semble que c'est un évènement qui reste toujours très important et un moyen de présenter le cinéma américain en Europe. »

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Conférence de  du 10 septembre de Robin Wright Penn (et Rebecca Miller) pour « The private lives of Pippa Lee »).

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 Cette conférence a également été très courte ( et très en retard...).

 Rebecca Miller (qui a aussi écrit le livre dont est tiré son film) a précisé qu'il s'agissait d'une histoire qui lui est personnelle sans pour autant être autobiographique. Même si elle n'a pas reconstitué des scènes de sa propre vie, elle est allée « forer » en elle-même.  Au départ elle dit que le livre a été écrit pour être un roman et rien de plus mais en le terminant elle a réalisé qu'elle avait encore « faim de cette histoire », que ce n'était pas fini.

Pour Robin Wright Penn, la multiplicité de périodes de la vie du personnage est un des traits qui rend le roman très fort, aussi caractérisé par l'aspect lyrique et poétique que l'on devait retrouver dans le film.

Sa manière de travailler varie en fonction des rôles. Là elle a passé une année entière à discuter avec Rebecca Miller pour s'imprégner du personnage.

Suite à une question reprenant les propos de Meryl Streep lors de sa conférence de presse citant Gabriel Garcia Marquez, au sujet de la triple dimension, à la fois sociale, privée, secrète de tout personnage, Rebecca Miller répond que c'est précisément son approche même si elle ne connaissait pas la citation auparavant.

Robin Wright Penn, quant à elle, répond en citant Benjamin Franklin : « Enseignez-moi et j'apprendrai, dîtes moi et je me rappellerai, invitez -moi, accueillez-moi et je serai ». Il faut qu'il y ait une seconde personne qui vous accueille pour que la troisième personne puisse naître a-t-elle enfin précisé.

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