Atelier MoDem à la Grande Motte. Communication politique et militantisme en ligne

Citoyens !

J’ai été invité début septembre à coanimer un atelier intitulé « Internet : militer autrement ».

Et bien j’ai été ravis des enseignements que j’ai pu en tirer.

D’abord au niveau des militants : de tous les âges, de toutes les professions. Certains critiques sur le web et les dangers reliés à la vie privée, d’autres déjà bien implantés. Des questions rationnelles, de bon sens. Pas de jargon à outrance, simplement les problèmes auxquels les militants doivent aujourd’hui répondre. En vrac :

• comment à son échelle être efficace pour convaincre un réseau ?
• comment reporter à un « central » l’ensemble des conversations menées au niveau local ?
• doit-on être totalement transparent sur les discussions à l’intérieur du mouvement, est-ce dangereux ?
• comment s’approprier certains outils ?
• comment relier l’action en ligne à l’action terrain, et vice-versa
• etc.

A propos de la question de l’ouverture, allez lire par ici un blogueur qui a un avis sur la question.

On a aussi eu un petit débat sur le mot « blogging ». Par souci pédagogique, j’ai omis l’étymologie digitale du log et des serveurs. Soit, et j’ai défendu l’idée que chacun d’entre nous est potentiellement aujourd’hui un web-logger (je m’enregistre au web pour interagir en ligne). Intéressant de voir qu’on a quand même certains gardiens du sens des mots « dans la vie réelle ». Mais qu’on n’est pas opposés à adoucir l’historique pour l’adapter aux nouveaux enjeux.

Disclaimer : je ne suis pas militant Modem, ça se saurait !

Voici les grandes lignes de mon speech. Je ne les développe pas ici, vous n’avez qu’à passer par la banque si vous souhaitez la prestation (ahah) :

Quelques vérités générales que l’on peut entendre lors de conversations de comptoir, relatives au web, qu’on va tenter de déminer :

• Le web est un monde virtuel déconnecté de la vie des citoyens
  • Un peu plus de 41 millions d’internautes en France. D’ici 2010, internet sera le média le plus consommé en Europe.
    
  • internet et le web social (la capacité à interagir avec l’autre via un outil web) n’a connu son expansion que parce qu’il repose sur le nouveau mode de vie des gens. P
  • si le web commence à réguler votre vie sentimentale, via les sites de rencontre par exemple, alors il régule aussi votre activité de citoyen
    
• le web « social » n’est fréquenté que par des jeunes
  • je passe les détails mais c’est parfaitement faux. Certes les 2 publics historiques qui ont été les plus enclins à maitriser les outils web sont les teenagers et les retraités, pour des raisons de temps et d’apprentissage évidents. On peut donc en profiter pour rappeler qu’on ne nait pas reliés, on le devient
  • l’autre élément, c’est que tous les leaders d’opinion sont sur le web et ont saisi au moins un élément : qu’ils doivent occuper ce terrain car sinon d’autres parlent à leur place
  • Benoit Raphael, rédac chef du Post.fr, tient un blog « demain tous journalistes ». On peut distordre son propos en mentionnant qu’aujourd’hui nous sommes tous des « blogueurs »
• la communication politique sur le web, c’est du buzz
  • floraison de vidéos, toutes plus pauvres les unes que les autres en termes de message (ex : campagne européenne avec MJS, Commissions démocrates). On se met à la place du citoyen : alors qu’il y a une crise de sens, est-ce qu’un contenu de mauvaise facture va faire voter les gens ?
    
  • la communication politique en ligne, ça ne peut pas être que « des coups pour voir » :
    • le web garde l’histoire de vos discours, de vos tentatives de com’.
  • le buzz, ça ne veut rien dire. Ce qui compte, c’est le bouche-à-oreille, et la capacité à générer et animer ce bouche-à-oreille. A pouvoir mobiliser des influenceurs de confiance. Donc la communication d’influence, ce n’est pas de diffuser massivement une vidéo, c’est de pouvoir utiliser tous les leviers nécessaires à la création d’une relation positive entre votre relai idéal et vous. La vidéo, c’est un outil.
    
• la communication politique sur le web, c’est l’anarchie
  • Il y a une minorité de producteurs d’information, et ces producteurs sont généralement structurés par affinité. De même, les médias traditionnels restent un élément clé sur le web
    
    • il importe donc de les écouter, de comprendre leurs attentes et leurs doutes, et d’identifier leurs doléances et vision. Ceci est devenu techniquement facile depuis que l’on peut centraliser l’ensemble des contenus pertinents dans un même outil d’analyse. Vous évitez en plus le biais des sondages puisque là, ce n’est pas vous qui posez les questions, ce sont les gens qui vous donnent les réponses (comme le jeu TV jéopardy…)
  • la communication politique en ligne est une matière nécessairement structuré