À Lyon et à Saint-Étienne, une traboule, c’est un passage entre deux rues à travers les immeubles, non point un beau passage benjaminien avec boutiques et verrière, mais une série de couloirs sinueux plus ou moins obscurs en enfilade, débouchant sur des cours intérieures, des arrière-boutiques ou des loges de concierge. Même si le digicode en a tué beaucoup, les traboules restent un espace de liberté, entre public et privé, entre exposé et intime, et donc un refuge pour chenapans en école buissonnière et amoureux voulant échapper aux regards.
C’est donc dans une traboule que Verónica Gómez doit trouver l’amour, c’est ce qu’une voyante (ou un ‘fortune cookie’) lui a prédit. Son installation est la plus attrayante de l’exposition Rendez-vous 09 à l’IAC à Villeurbanne (jusqu’au 29 novembre).

Dans l’exposition, qui comprend vingt artistes, j’ai aussi remarqué le papier peint de Botto e Bruno à l’entrée, les absurdes petites vidéos désopilantes de Kuang-Yu Tsui, la montagne de papier (Kamiyama) de Charles Lopez, les dessins acides de dran et l’épurée et glaciaire installation de Bettina Sanson.
Sinon, je n’ai pu aller au Fort du Bruissin, mais on m’a dit grand bien de l’exposition là-bas.
