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Le blues du déclassé social

Publié le 21 septembre 2009 par Mgallot

Le journal Le monde s'est fait l'écho en juillet dernier d'un rapport remis à la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet, examinant le déclassement social en France.

Les conclusions se veulent rassurantes: un petit quart de trentenaires et quarantenaires occupe une position sociale inférieure à celle de ses parents. "Vous voyez, vous vous plaignez, mais la situation n'est pas si grave, finalement", tel est en substance le message des chercheurs, qui notent pourtant qu'au début des années 80, le déclassement concernait 18% de la même tranche d'âge. Dormez tranquille, Madame la secrétaire d'Etat.

Quand on considère les chiffres, la situation s'est bien dégradée, on ne rêve pas. Les temps sont durs pour les enfants des trente glorieuses qui ont naïvement cru aux bienfaits des études. Car qui dit déclassement ne dit pas forcément déscolarisation précoce.

D'après Le Monde: Les diplômés de l'enseignement supérieur, en dehors des grandes écoles, connaissent aussi, désormais, des difficultés d'insertion sociale. Ce "déclassement" s'observe en particulier dans la fonction publique, qualifiée de "cas d'école" par les chercheurs en raison du nombre très élevé de surdiplômés. "64 % des jeunes recrutés dans la fonction publique seraient en effet titulaires d'un diplôme supérieur – voire très supérieur – à celui normalement requis pour passer le concours."

Ce phénomène est sensible dans le milieu enseignant. Au sein de l'éducation nationale, nombreux sont ceux qui ont des diplômes non valorisés - des diplômes inutiles, donc, non reconnus par l'institution pour la progression professionnelle ou les salaires.

Se pose un problème de fond qu'on aurait tort de sous-estimer.

Comment les enseignants garderait-il foi en leur métier et en l'école quand, dans leur propre cas, ils ont pu constater les limites de la méritocratie scolaire? Comment convaincre les jeunes qu'ils doivent étudier quand on a soi-même vécu les mirages de l'inflation scolaire et du diplôme pour (presque) tous?

Que deviendra l'école quand les enseignants n'y croiront plus? Peut-être ont-ils déjà cessé d'y croire, au moins pour certains d'entre eux... et pas forcément en fin de carrière. Le sentiment de déclassement social n'y est sans doute pas totalement étranger.


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