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André Salmon

Par Florence Trocmé

André Salmon est né à Paris le 4 octobre 1881. Son père, sculpteur aquafortiste, et sa mère, tous deux anciens communards, connaissent de grandes difficultés matérielles ; ils s’occupent mal de la scolarité de leur fils qui n’aura pour bagage essentiel que les leçons particulières d’un ami du poète parnassien François Coppée.
En 1897, il est à Saint-Pétersbourg, d’abord avec ses parents. Il travaille au consulat de France et apprend le russe. Il découvre aussi Corbière, Rimbaud, en même temps qu’il fréquente les anarchistes russes. Il est de retour à Paris en 1902 pour son service militaire, mais il est rapidement réformé. L’année suivante, il rencontre Guillaume Apollinaire, Alfred Jarry, Paul Fort, etc. Avec quelques amis une revue, Le Festin d’Ésope, est fondée, son siège étant la chambre d’André Salmon. En 1905, le sculpteur catalan Manolo l’emmène chez Picasso, rue Ravignan : il est conquis ; Picasso lui présente Max Jacob. Salmon vit de "petits boulots" (écriture de chansons avec Pierre Mac Orlan, de pièces de théâtre avec Apollinaire), jusqu’au moment où Paul Fort lui demande d’être le secrétaire de sa revue, Vers et Prose, mais il restera peu de temps. Il devient en 1907 régisseur dans les tournées Baret, puis en 1908 journaliste ; l’année suivante il épouse Jeanne Blazy-Escarpette avec Apollinaire pour témoin.
En 1912 paraissent Tendres canailles, recueil de contes, et La Jeune Peinture française, livre qui l’impose comme critique d’art. En 1914 il est engagé volontaire et connaît l’extrême violence de la vie dans les tranchées. Au moment de la révolution russe, il écrit un long poème, Prikaz (« décret », en russe), sans pour autant croire aux lendemains qui chantent. À partir de 1921, il travaillera comme chroniqueur judiciaire au journal Le Matin ; il remplira cette fonction au Petit Parisien à partir de 1928. Il couvrira la guerre d’Espagne pour le même journal, puis est correspondant de guerre à partir de janvier 1940 au Liban et en Syrie. De retour en France après la défaite, il continue de travailler pour le Petit Parisien, géré alors par des collaborateurs de l’occupant ; en même temps, il aide des résistants et des juifs, mais il sera condamné à cinq ans d’indignité nationale après la Libération. Il sera aidé par ses amis, Edmond-Marie Poullain, grand résistant, Mac Orlan et Léon-Paul Fargue.
Jeanne meurt le 1er janvier 1949. Il épouse en 1953 Léo, l’ancienne compagne de Roger Vitrac, et quitte Paris en 1961 pour s’installer dans sa maison de Sanary, près de la villa de son ami le peintre Kisling. Il meurt le 12 mars 1969.
De l’œuvre très importante d’André Salmon (monographies de peintres, romans, souvenirs, etc.), on ne retient ici que les livres de poèmes.
Âmes en peine et corps sans âme, les Clefs ardentes, le Douloureux trésor, édité par les soins de "Vers et prose", 1905.
Les Féeries, édité par les soins de "Vers et prose", 1907
Le Calumet. Édition définitive, augmentée de poèmes nouveaux et ornée de gravures sur bois par André Derain, éditions de la Nouvelle revue française, 1920.
Peindre, avec un portrait inédit de l'auteur par Pablo Picasso, éditions "la Sirène", 1921.
Ventes d'amour, impr. de F. Bernouard, 1921.
L’âge de l’humanité, en frontispice, portrait de l'auteur en lithographie par Marie Laurencin, éditions de la Nouvelle revue française, 1921.
Métamorphoses de la harpe et de la harpiste, éditions des "Cahiers libres", 1926.
Vénus dans la balance, avec une gravure originale de Pascin, éditions des Quatre-Chemins, 1926.
Créances (réunit Les Clés ardentes ; Féeries ; Le Calumet), Gallimard, 1926.
Carreaux (réunit Prikaz ; Peindre. L'Âge de l'humanité ; Le Livre et la bouteille), Gallimard, 1928.
Correspondances, images par Étienne Farkas, éditions des Chroniques du jour, 1929.
Saint-André, Gallimard, 1936.
Odeur de poésie, éditions R. Laffont, 1944.
Les Étoiles dans l'encrier, Gallimard, 1952.
Créances (1905-1910), suivi de Carreaux (1918-1921), Gallimard, 1968.
Carreaux et autres poèmes, précédé de Créances [extraits], préface de Serge Fauchereau, collection Poésie/Gallimard, 1986.
Pour la biographie, on consultera le site consacré à André Salmon, dont j’ai tiré l’essentiel des renseignements de la notice :
www.andresalmon.org/
Contribution de Tristan Hordé


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