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Objets épars

Publié le 12 avril 2009 par Zowie.z
Kenneth Josephson, Valérie Bouvier et Fernande Petitdemange dévoilent leur univers. Trois photographes au regard aiguisé pour qui le monde a revêtu de drôles de formes.
Valérie Bouvier est la cadette de cette exposition. A 26 ans, elle a la fraîcheur de ceux qui ne se prennent pas au sérieux, elle vient vers vous le sourire aux lèvres et vous embrasse comme si elle avait tout à partager.
Ses photos ont la même fraîcheur, des plantes emballées dans du papier peint aux motifs divers. Ecossais, fleuri, noir… « Je crée un décor, ce sont des dispositifs trompe l’œil inspirés du travail du photographe Adolf Braun. J’ai commencé par emballer des énormes pots de fleurs et j’ai continué. L’emballage permet une lecture différente de l’objet, il le rend plus graphique.» Ses « mini-constructions », comme elle les nomme, sont des assemblages, objets du quotidien, qu’elle emballe de cellophane ou de ruban adhésif pour en faire de nouveaux sujets à voir. Elle se réapproprie le monde pour étonner le visiteur et donner un nouvel aspect à des choses parfois invisible, tant elles font partie du quotidien. Elle donne vie aux objets, comme les enfants prêtent vie à leurs jouets.
Valérie Bouvier a fait les Arts-déco à Strasbourg et ne se considère pas comme une photographe puisqu’elle joue avec tous les véhicules artistiques : vidéo, performances, installations… Une touche-à-tout à suivre de très près.
Une exposition éclectique
Plus loin, et tout à fait dans un autre registre, car l’exposition est on ne peut plus éclectique, Fernande Petitdemange a photographié plus de trois cents fossiles parmi les 80 000 entreposés à la Société industrielle de Mulhouse et réunis de 1845 à 1863 par Joseph Koechlin-Schlumberger. Spécialiste des éléments naturels, végétaux ou minéraux, la photographe a choisi ces traces minérales de l’histoire pour leur forme, leur beauté : « Je ne suis pas anthropologue, j’ai sélectionné chaque fossile pour son aspect visuel d’abord. Je n’ai pas appris grand-chose sur eux car je voulais rester neutre pour garder uniquement un point de vue visuel. »
Au final, chaque photo donne à voir des fossiles dans leur moindre détail où l’on devine, ici, la trace d’un poisson, là, celui d’un coléoptère. Une mémoire photographiée avec beaucoup d'exigence.
Enfin, les photos de l’américain Kenneth Josephson sont une merveille de technique et de magie. D’abord, il nous montre le ciel et ses nuages, et puis, des pages blanches, et finit par l’humain. L’homme mis en abyme dans des paysages où le photographe s’amuse avec le regard du spectateur. Il triche. D’une manière toujours ludique, Kenneth Josephson joue avec la réalité et place l’homme dans des décors naturels où, tout à coup, un élément perturbateur, une carte postale, un mètre, une ombre, font du décor une sorte de trompe l’œil. Le photographe de 71 ans, triche sans effets spéciaux avec des éléments simples, comme une carte postale posée sur un décor où encore l’ombre du photographe derrière un enfant. Autant de pieds de nez au spectateur pour des amusements qui chatouillent le regard.
© Corinne Bernard

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